Chine : Bo Xilai, condamné à la prison à vie pour corruption dans une affaire retentissante, fait appel

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Par Laure De Charette Modifié le 25 septembre 2013 à 2h58

Tout au long de son procès, l'ancienne étoile montante du parti communiste chinois a plaidé non coupable et a adopté une attitude de défiance. Sur les photos, au moment du verdict, on le voit, un petit sourire aux lèvres. Pas étonnant donc qu'au lendemain de sa condamnation à la prison à vie pour corruption, détournement de fonds et abus de pouvoir, Bo Xilai ait décidé de faire appel.

Bo Xilai, victime de son ambition plus que de ses malversations

L'homme, qui tombe pour des raisons politiques –son courant qualifié de "nouvelle gauche" a fini par déplaire au nouveau pouvoir central et sa renommée devenait telle qu'il faisait de l'ombre à ses supérieurs- tout autant que criminelles semble décidé à ne pas se laisser faire. Et tant pis si son appel risque fort d'être vain, étant donné que derrière les juges du tribunal se cachent les leaders du pays, qui ont décidé de mettre un terme définitif aux agissements de leur ancien meilleur ami...

Jusqu'à sa chute vertigineuse l'an dernier, Bo Xilai était un très haut cadre du Parti, qui selon certains analystes avait les compétences pour compter parmi les sept hommes forts de la deuxième puissance économique mondiale. Mais le destin, ou plutôt la nouvelle équipe dirigeante, emmenée par Xi Jinping, en a décidé autrement. Il s'est donc retrouvé, à juste titre, accusé de tous les maux. Il aurait notamment grimpé les échelons en offrant des terres et de l'argent à des personnes bien placées. De plus, alors que son salaire mensuel ne dépasse pas officiellement 1 000 euros, sa famille dispose d'une fortune de plus de 100 millions d'euros... Ironie de l'histoire, il avait mené une grande campagne anticorruption dans sa province du Sichuan.

Bo Xilai est aussi le fils d'un des « huit immortels », ces révolutionnaires de la première heure et fidèles compagnons de Mao. Il a longtemps été gouverneur de la ville de Chongqing, une des plus grandes villes du monde avec plus de 33 millions d'habitants.

Un procès inédit suivi par des millions de Chinois

Sa femme, Gu Kailai, surnommée la « Jackie Kennedy chinoise » par le Wall Street Journal, a déjà été condamnée en août 2012 à la peine capitale avec sursis, c'est-à-dire à la détention à vie, pour avoir fait assassiner un homme d'affaires britannique qui avait travaillé pour elle.

L'affaire Bo Xilai constitue un des plus gros scandales politiques de l'histoire de la Chine. Le procès a été retransmis et suivi par des millions d'internautes notamment. Avides de connaître le prochain épisode de cette incroyable saga mêlant meurtres, corruption, pouvoir et communisme.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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