Déficit : l’objectif des 3% en 2015 est à « abandonner » pour Cambadélis

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 14 août 2014 à 6h03

Alors que François Hollande coule des jours paisibles en vacances (même si ses oreilles doivent continuellement siffler) le président du parti socialiste a mis en doute l'objectif de réduction du déficit en dessous de 3% pour 2015. Un objectif fixé par Bruxelles et pour lequel la France a déjà obtenu un délai. Mais le pays ne va pas y arriver.

3% en 2015 : l'objectif intenable du gouvernement

L'objectif d'un déficit en dessous de 3% pour 2015 n'est pas une lubie du gouvernement : c'est la volonté de l'Union Européenne. Une volonté exprimée il y a des années de cela et qui aurait dû, selon le plan initial, être réalisée en 2013. Mais la France, de par sa position importante, avait obtenu un délai de deux ans supplémentaires.

Ils ne seront pas suffisants pour l'Hexagone. Un constat que Jean-Christophe Cambadélis, président du Parti Socialiste, fait dans un interview aux Echos à la suite de la publication des données de l'inflation par l'Insee ce mercredi 13 août 2014. L'inflation a reculé entre juin et juillet, faisant renaître la peur de la déflation.

Pour Cambadélis, le problème fondamental de ces objectifs est qu'ils ont été « fixés avant la crise ». « Aujourd'hui, il y a une nouvelle situation. On est dans une possible déflation. Il faut en tenir en compte » estime le président du PS comme en réponse à la critique que la Bundesbank a faite à la France justement mercredi 13 août 2014.

Le gouvernement ne croît plus du tout à ses objectifs

Cambadélis n'est que le dernier membre du parti socialiste à remettre en cause les objectifs que s'est fixé le gouvernement, même s'il n'y siège pas.

Le 5 août 2014 c'était Michel Sapin, rapidement démenti par son ministère, qui estimait qu'une croissance au-dessus de 0,5% aurait été « déjà bien ». Le gouvernement s'est fixé 1% de croissance en 2014, mais personne n'y croit, ni l'Insee, ni la Banque de France, ni Moody's.

Avec toutes ces annonces négatives et, en plus, la censure des Sages d'un dispositif du Pacte de Responsabilité, on espère que François Hollande et Manuel Valls se sont bien reposés cet été... car la rentrée va être on ne peut plus mouvementée.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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