La polémique sur les gros salaires des patrons a rebondi ces derniers jours avec la rémunération controversée votée par le conseil d’administration à Carlos Ghosn. Les 7,2 millions d’euros versés au patron de Renault avait été refusés par les actionnaires et par l’État.
Carlos Tavares, le président du Directoire des groupe PSA, a moins de problème avec ses actionnaires. Lors de leur assemblée générale la semaine dernière, ils ont validé à 76,53% une rémunération de 5,24 millions d’euros, le double de l’année précédente. Et ce, malgré là aussi l’opposition de l’État, actionnaire minoritaire au sein du capital du groupe automobile.
Une concurrence mondiale sur les grands patrons
Durant une audition à l’Assemblée nationale, Carlos Tavares a tenu à mettre les points sur les i. S’il est aussi bien payé, c’est parce qu’il existe une concurrence internationale. Et ce salaire pourrait être plus élevé encore : « Par rapport à mes pairs, je suis payé le tiers ou la moitié. Tout cela, ce sont des faits qui ne sont pas audibles, et j'en ai pleine conscience, mais c'est la réalité de notre monde ». Conscient de la fort part variable de son salaire, il assène : « J'ai pris un risque personnel que j'assume. Comme je l'ai dit, je me considère comme un joueur de football ou comme un pilote de Formule 1, il y a un marché ».
Le débat en France
Alors qu’Emmanuel Macron a dit sa volonté de légiférer sur le sujet, Carlos Tavares enfonce le clou : « Le fait que nous n'arrivions pas à nous débarrasser de cette question est un problème pour la France, pour sa capacité à s'inscrire dans la dynamique du monde ». Et pour être compétitive, l’industrie française a besoin de profils capable de prendre de gros risques pour mener la barque de leurs entreprises à bon port.