La COM’ et les Politiques : du non-dit… à la totale manipulation

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Par Jacques Martineau Publié le 18 août 2021 à 6h49
Elysee Emmanuel Macron
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Parler de communication pour le pouvoir public est un euphémisme. Les écrits, les mots et l’échange des idées entre personnes, comme le son et les images, sont les racines permanentes de la vie sociale, rassemblées sous le vocable de communication. Elle est le vecteur principal de transmission de l’information pour les gouvernants et les dirigeants de la haute fonction publique et des politiques au pouvoir comme de l’opposition, chacun avec leur panoplie de porte-parole et de conseillers.

Pour persuader l’opinion du bien-fondé des interventions du pouvoir exécutif, cela peut aller jusqu’à une forme d’intoxication grâce à un verbiage adapté dont personne n’est en mesure d’en contrôler le sens. Promettre, parler au futur, endoctriner en tentant de convaincre, seule la COM’ est à la hauteur du défi…

Les abus du « monde politique »

Les mandataires du pouvoir politique en place, ses élus et ses hauts fonctionnaires ont un accès facile et privilégié à la communication. L’Exécutif lui-même ne se prive pas d’en abuser au point de tromper le citoyen. Cette attitude s’est généralisée avec les nouveaux vecteurs de transmission de l’information. A vrai dire, c’est avant tout la communication publique qui tient le flambeau dans ce domaine. Les gouvernants s’emploient à inonder en permanence la presse de propos contradictoires, difficiles à assimiler. La critique des leaders d’opposition ou de leurs supporters ne passe pas toujours. Elle est réduite à quelques phrases sorties du contexte détruisant l’objet même des interventions. Avant tout, cet aspect redoutable de la communication publique touche l’ensemble des citoyens et mérite de s’y attarder.

Les femmes ou les hommes proches du pouvoir avec la complicité de leur entourage interviennent donc au quotidien. Sur commande ou pas, ils ont du mal à confirmer le bien-fondé des décisions devant les manques, les reculs, les renoncements et le « plaire à tout le monde » en disant « tout et son contraire » pour sauver la face. Cette façon d’appréhender la communication officielle démontre l’effet de ce mal profond, généré par le système. Convaincus que les Français seront indifférents à leur propos sur le fond, ils s’en tiennent à favoriser la forme et à valoriser la position par rapport au pouvoir des intervenants.

« Tous les moyens » au service de la communication

Tous les gadgets ensemble des chaines TV, nationales et périphériques, vidéo, Twitter, Instagram, etc., font partie de la panoplie de l’intervenant. Les communiqués fleurissent. On imagine, on invente, on improvise. Le ridicule ne gêne personne. On trouve dans les abus de langage provocateurs des défenseurs de tous bords, adeptes de ces nouveaux moyens de persuasion. Une partie des politiques et de leurs fans n’hésitent plus à mettre leur intelligence au service de leur prétention et de leur « ego » à des fins personnelles, reniant sans complexe la mission pour laquelle, ils ont été élus ou choisis. Au travers de multiples tergiversations, ils se flattent de convaincre, souvent fiers d’avoir manipulé leur public et d’avoir fait passer leur message. La manipulation est à l’ordre du jour. Cet exercice n’est pas nouveau, mais les supports actuels favorisent un arrosage médiatique continu. C’est bien là le but recherché.

Dans tous ces domaines pour flatter et entretenir le système, l’Exécutif se situe au-dessus du lot. Le « culte » de l’image est désormais essentiel. Il occupe une place prépondérante. Le rejet de l’intervention est bref : c’est de la « COM’ », jugée la plupart du temps comme abusive. Le « paraître » pour convaincre est devenu une priorité. Les « tweets », les « vidéos » et les « selfies », maîtrisés par le communiquant, y trouvent leur compte. La politique « spectacle » occupe les magazines, les écrans, les radios et les réseaux sociaux. En conséquence, les sondages d’opinion, exploitables à « toutes les sauces », sont les références et tiennent le « haut du pavé ». Les questions choisies permettent une double interprétation des propos. Les résultats favorables ou relativisés sauvegardent l’essentiel. L’arrosage sur les chaines périphériques est dûment entretenu par une certaine presse et des journalistes « au service ». Les commentateurs en majorité choisis contiennent toute forme d’opposition, même argumentée. Le « non-dit » est largement exploité. Il fait l’objet de toutes les interprétations, ce qui laisse penser que l’opinion peut être manipulée.

Le résultat ne se fait pas attendre

L’attitude de l’intervenant politique finit par transparaitre, quelles que soient les tendances affichées et reconnues. L’opinion s’en empare et la crédibilité des personnages s’estompe. Trop souvent, cela résulte d’un manque d’arguments convaincants et surtout de résultats. Les promesses ne sont plus crédibles. Le changement de position et le refus de le reconnaître exaspère. Le mépris et l’arrogance de certains politiques, Exécutif et majorité inclus, sont les principales caractéristiques de pouvoirs faibles contraints de diviser ou de se renfermer sur lui-même pour tenter de crédibiliser un message d’unité qualifié de rassembleur.

La citation de Georges Orwell résume le comportement et la tenue du discours politique toujours à l’ordre du jour : « Le discours politique est destiné à donner aux mensonges l’accent de la vérité et l’apparence de la solidarité à un simple courant d’air ».

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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