Covid-19 : le « déconfinement » ne sera pas une grande fête

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 6 avril 2020 à 6h15
Croissance Pib Confinement Ofce 1
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3700 EUROSL'amende pour récidive du non-respect des règles de confinement peut atteindre 3.700 euros.

La France entre dans son vingt-et-unième jour de confinement et le gouvernement devrait, de toute évidence, rallonger cette période avant la fin du confinement actuellement prévue pour le 15 avril 2020. Mais il ne faudra pas s’attendre à une grande fête de déconfinement, loin de là : « la vie ne sera plus la même pendant longtemps » pour reprendre les termes de Silvio Brusaferro, président de l’institut supérieur de la santé en Italie.

L’Italie prévoit de rallonger encore le confinement

Le confinement, en Italie, est prévu pour durer jusqu’au 13 avril 2020 et la péninsule commence à voir la courbe des cas s’inverser, un petit espoir pour le pays et pour tous les autres pays confinés dont la France. Avec une différence : le confinement italien est bien plus dur que le confinement français, notamment au niveau des entreprises qui sont toutes fermées.

Mais le gouvernement de Giuseppe Conte pourrait bien rallonger une nouvelle fois cette période de fermeture économique et sociales. C’est en tout cas ce qu’estime Angelo Borrelli, chef de la Protection civile italienne, qui a déclaré le 5 avril 2020 que le 1er mai l’Italie serait de toute évidence encore confinée… soit 15 jours de plus. Aucune décision n’a été annoncée par le gouvernement, mais cela fait écho aux propos du ministre de la Santé Italie, Roberto Speranza, qui a jugé que « l’urgence n’est pas finie » dans un entretien accordé aux quotidiens Corriere della Sera et La Repubblica.

Si l’Italie rallonge le confinement, alors que le pays est entré en confinement avant la France, il est difficile de croire que l’Hexagone sera en mesure de sortir du confinement avant. Emmanuel Macron et Edouard Philippe n’auront donc pas le choix que d’annoncer encore une ou deux semaines de confinement aux Français.

L’après-confinement ? un confinement mais plus léger

Quant au déconfinement, dont Edouard Philippe a commencé à parler, potentiellement trop tôt selon certains spécialistes, il ne sera pas du type imaginé par les Français : pas de grande fête à venir. Le risque d’un retour de bâton est très important car le virus sera toujours présent sur le territoire. « Même lorsque les cas de coronavirus seront tombés à zéro, la vie ne sera plus la même pendant longtemps » a déclaré Silvio Brusaferro.

L’Italie se prépare donc à une phase tampon à laquelle vont devoir se plier les Français également. Le ministre de la Santé italien, dimanche 5 avril 2020, a expliqué quel sera le plan sanitaire.

La distanciation sociale restera de mise durant plusieurs semaines ou plusieurs mois, avec un port de masque généralisé.

L’Italie prévoit également un réseau d’hôpitaux consacrés au Covid-19 pour traiter les éventuels nouveaux cas, qui existeront, afin d’éviter une deuxième vague pandémique.

Les tests vont se multiplier pour identifier et traiter les malades aux mieux.

Et un système de géolocalisation des malades est prévu pour surveiller leurs déplacements avant et après le diagnostic ainsi que pour faciliter la télémédecine et permettre un suivi précis de l’évolution de leur maladie.

Quel déconfinement pour la France ?

Si le gouvernement d’Edouard Philippe prévoit déjà le déconfinement, il devra se plier à des mesures similaires. Un déconfinement par tranches d’âge ou par régions a déjà été évoqué, montrant que finalement ce ne sera pas un déconfinement complet et total qui pourra être décrété.

Les autorités devront veiller à ce que les mesures décidées seront bien appliquées, ce qui signifie que les amendes pourraient continuer. Autrement, la France risque de retomber dans une phase d’expansion épidémique.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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