Immobilier : 200 milliards empruntés en 2015, record historique

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 3 février 2016 à 6h59
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37,5%37,5 % des crédits accordés en 2015 par les banques sont des renégociations.

Les taux directeurs historiquement bas de la BCE, qui ont conduit à une chute des taux d'intérêt des crédits immobiliers, ont permis une reprise du marché immobilier en France en 2015. Les Français n'ayant pas l'argent liquide pour acheter des appartements et des maisons, ils ont donc emprunté... les sommes totales empruntées en 2015 ont battu tous les records.

200 milliards d'euros de nouveaux crédits

Avec des taux de crédit historiquement bas auprès des banques et des établissements qui ont accepté de prêter des sommes plus élevées pour des acheteurs gagnant moins, le record n'a pas été compliqué à battre. Les emprunts ont atteint la somme de 200 milliards d'euros en 2015, 50 milliards de plus que le précédent record qui remonte à 2010 selon l'Observatoire crédit logement CSA qui a publié son étude mardi 2 février 2016.

Mieux : en ajoutant les crédits accordés mais non payés en 2015, il faut augmenter la somme de 30 milliards d'euros portant le total des crédits accordés en 2015 à 230 milliards d'euros.

De cette somme, toutefois, 75 milliards d'euros ne sont pas des nouveaux crédits mais des "renégociations" qui permettent, aux emprunteurs, d'obtenir de meilleures conditions. Un phénomène en hausse, révèle l'Observatoire crédit logement CSA, puisqu'il concerne 37,3 % des crédits accordés en 2015 contre 21,5 % de ceux accordés en 2014.

Une situation qui n'est pas totalement sûre

Si la multiplication des crédits immobiliers en 2015 est une bonne chose pour le marché, tout n'est pas rose. Les banques, par exemple, voient le rendement moyen de leur encours de crédit fortement chuter car les taux d'intérêts très bas ne leur offrent plus une grande marge. La situation n'est pas critique, mais elle peut devenir problématique sur le long terme.

Pour les ménages également ce n'est pas sans risque. Les emprunts à bas coût pourraient voir leurs taux remonter (s'ils ne sont pas à taux fixe) lorsque la BCE fera remonter ses taux directeurs. Le risque ? L'impossibilité de payer les mensualités et de tomber dans une situation de surendettement.

La Banque de France a d'ailleurs fait remarquer lundi 1er février 2016 que le nombre de dossiers de surendettement liés à un crédit immobilier est en hausse constante depuis plusieurs années.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio