La publication, le 31 août 2022, des données sur la croissance française pour le deuxième trimestre 2022, par l’Insee, n’ont pu que rassurer : pas de récession technique pour l’Hexagone pour l’instant. D’ailleurs, le gouvernement maintient sa prévision de croissance pour l’année, tout comme la Banque de France dont le gouverneur a donné une interview au journal Ouest-France. Et il alerte : pour 2023, l’incertitude règne.
France : la croissance à plus de 2% en 2022 ?
Malgré les tensions sur l’énergie et le pouvoir d’achat, et une inflation qui a atteint 6,1% en juillet 2022 pour retomber à 5,8% le mois suivant, l’Insee a confirmé que le pays n’est pas entré en récession technique. Après avoir enregistré une croissance négative au premier trimestre 2022 (-0,2%), l’indicateur est repassé dans le vert pour le deuxième trimestre 2022 (+0,5%). Une bonne nouvelle alors que les craintes de récession sont au plus haut. La récession technique a été confirmée pour le premier semestre 2022 aux États-Unis, par exemple.
Mais pour la France, ce n’est pas le cas. Le gouvernement maintient donc sa prévision de croissance à 2,5% sur l’année, la Banque de France la sienne à 2,3% pour 2022. C’est ce qu’a confirmé François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, à Ouest-France le 31 août 2022.
L’inflation est trop élevée en France
Pour le gouverneur, le « bouclier tarifaire » mis en place par le gouvernement sur les prix de l’énergie a été d’une efficacité redoutable : l’inflation « moyenne en zone euro atteint, elle, 9,1% », selon les données d’Eurostat pour juillet 2022 publiées le 31 août 2022. Un niveau record depuis le que l’indicateur européen existe.
« On voit là l’efficacité des mesures dites de « bouclier tarifaire » prises pour protéger le pouvoir d’achat des Français », a souligné François Villeroy de Galhau. Toutefois, il juge que « 6% de hausse des prix, c’est trop » et espère que l’inflation retombera à 2%, objectif de la BCE et donc de la Banque de France, dès 2024.
Pas de récession pour 2023 mais un « net ralentissement »
L’année 2023 sera donc une année charnière : le bouclier tarifaire prendra fin, conduisant à une hausse des factures d’énergie, alors que les tensions restent élevées avec la Russie. La situation s’améliorera doucement, à mesure que les réacteurs nucléaires français seront relancés et que l’approvisionnement de gaz russe sera remplacé par d’autres importations.
La croissance française, dans tout ça ? « Pour 2023, rien ne peut être exclu dans la période de grandes incertitudes que nous vivons, mais nous nous attendons pour la France à un net ralentissement plutôt qu'à une récession », anticipe le gouverneur de la Banque de France.