Croissance : « net ralentissement » en France en 2023 ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 1 septembre 2022 à 9h52
Banque France Croissance Second Trimestre 2022
2,5%Le gouvernement prévoit une croissance à 2,5% en France en 2022.

La publication, le 31 août 2022, des données sur la croissance française pour le deuxième trimestre 2022, par l’Insee, n’ont pu que rassurer : pas de récession technique pour l’Hexagone pour l’instant. D’ailleurs, le gouvernement maintient sa prévision de croissance pour l’année, tout comme la Banque de France dont le gouverneur a donné une interview au journal Ouest-France. Et il alerte : pour 2023, l’incertitude règne.

France : la croissance à plus de 2% en 2022 ?

Malgré les tensions sur l’énergie et le pouvoir d’achat, et une inflation qui a atteint 6,1% en juillet 2022 pour retomber à 5,8% le mois suivant, l’Insee a confirmé que le pays n’est pas entré en récession technique. Après avoir enregistré une croissance négative au premier trimestre 2022 (-0,2%), l’indicateur est repassé dans le vert pour le deuxième trimestre 2022 (+0,5%). Une bonne nouvelle alors que les craintes de récession sont au plus haut. La récession technique a été confirmée pour le premier semestre 2022 aux États-Unis, par exemple.

Mais pour la France, ce n’est pas le cas. Le gouvernement maintient donc sa prévision de croissance à 2,5% sur l’année, la Banque de France la sienne à 2,3% pour 2022. C’est ce qu’a confirmé François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, à Ouest-France le 31 août 2022.

L’inflation est trop élevée en France

Pour le gouverneur, le « bouclier tarifaire » mis en place par le gouvernement sur les prix de l’énergie a été d’une efficacité redoutable : l’inflation « moyenne en zone euro atteint, elle, 9,1% », selon les données d’Eurostat pour juillet 2022 publiées le 31 août 2022. Un niveau record depuis le que l’indicateur européen existe.

« On voit là l’efficacité des mesures dites de « bouclier tarifaire » prises pour protéger le pouvoir d’achat des Français », a souligné François Villeroy de Galhau. Toutefois, il juge que « 6% de hausse des prix, c’est trop » et espère que l’inflation retombera à 2%, objectif de la BCE et donc de la Banque de France, dès 2024.

Pas de récession pour 2023 mais un « net ralentissement »

L’année 2023 sera donc une année charnière : le bouclier tarifaire prendra fin, conduisant à une hausse des factures d’énergie, alors que les tensions restent élevées avec la Russie. La situation s’améliorera doucement, à mesure que les réacteurs nucléaires français seront relancés et que l’approvisionnement de gaz russe sera remplacé par d’autres importations.

La croissance française, dans tout ça ? « Pour 2023, rien ne peut être exclu dans la période de grandes incertitudes que nous vivons, mais nous nous attendons pour la France à un net ralentissement plutôt qu'à une récession », anticipe le gouverneur de la Banque de France.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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