Jean-Yves Le Drian : « la Défense ne peut absorber une perte de crédits en 2014 »

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Par Jean-Baptiste Le Roux Publié le 23 mai 2014 à 7h53

La Grande Muette sort de son silence. A commencer par son ministre. Jean-Yves Le Drian s’est fendu d’une lettre à Manuel Valls dans laquelle il alerte le Premier ministre sur les conséquences militaires d’une baisse de crédit supplémentaire pour l’Armée.

Jean-Yves Le Drian semble solidaire de ses troupes.

Jean-Yves Le Drian alerte Manuel Valls sur les réductions de crédits militaires

Dans une lettre adressée au Premier ministre, le 9 mai dernier, le ministre de la Défense s’alarme d’une nouvelle baisse de crédits pour la Défense, et de ses conséquences militaires, industrielles, mais également sociales. Rappelant les engagements extérieurs de la France, au Mali et en Centrafrique notamment, Jean-Yves Le Drian s’émeut d’un nouveau coup de rabot que les armées françaises auraient du mal à supporter. Au risque de devoir stopper toute activité opérationnelle.

Les chefs d'état-major des Armées menacent de démissionner

Une attaque frontale à laquelle se sont ralliés les principaux généraux cinq étoiles de France, commandant les trois Armées, sous la houlette du CEMA, le chef d’état-major des Armées, le général Pierre de Villiers. Il n’est pas dans l’habitude des militaires de s’opposer aussi ouvertement à une décision politique, mais là, la situation est grave. Ces derniers ont même menacé de démissionner de concert, si leurs revendications n’étaient pas prises en compte par l’exécutif.

Une nouvelle réduction budgétaire de 355 millions d'euros pour la Défense

"Les efforts seront difficiles à réaliser, dans un contexte social proche de l’exaspération" précise dans son courrier le ministre de la Défense, courrier que le Figaro a pu se procurer. En effet, tant va la cruche à l’eau qu’elle finit par casser. Les nouveaux efforts demandés à la Défense portent sur une réduction de budget de 355 millions d’euros pour 2014, cumulée avec la baisse de crédits d’équipements de 720 millions d’euros, fin 2013.

Les Armées, le plus grand plan social de France

La coupe semble donc bien pleine. "La Défense ne peut absorber une perte de crédits en 2014, ni sur la masse salariale, ni sur ces crédits de fonctionnement" qui se situent "au seuil de l’acceptabilité sociale" déclare également le ministre. Il faut rappeler que l’Armée, troisième budget de l’Etat derrière l’Education nationale, constitue également le plus important plan social de la France. Entre 2009 et 2019, ce sont pas moins de 80 000 postes qui auront été supprimés.

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Jean-Baptiste Le Roux est membre de la rédaction d'Economie Matin

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