Un livret inédit voit le jour en France. Conçu par Bpifrance, il promet de financer l’industrie de la Défense tout en offrant aux particuliers une nouvelle forme d’épargne à rendement potentiel élevé.
Livret d’épargne Défense : quel rendement et comment souscrire ?

Le livret pour le financement de la Défense, officiellement lancé en octobre 2025, vise à canaliser une partie de l’épargne des Français vers les entreprises du secteur militaire. Ce dispositif, imaginé par Bpifrance, constitue un levier inédit pour soutenir la France dans sa réindustrialisation et dans la consolidation de son autonomie stratégique.
Un livret pas comme les autres pour financer la Défense française
Conçu comme un fonds de capital-investissement, le livret Bpifrance Défense s’éloigne radicalement des livrets réglementés classiques. Il ne s’agit pas d’un simple compte d’épargne, mais d’un produit d’investissement où les fonds seront placés dans des entreprises non cotées du secteur de la Défense et de la technologie. Le montant minimal de souscription est fixé à 500 euros, selon BFMTV, avec un capital bloqué pendant cinq ans et une période de souscription de 10 ans.
« C’est un produit qui permettra aux Français d’investir à partir de 500 euros dans les PME du secteur de la Défense », a précisé le directeur de Bpifrance. Ce livret s’apparente davantage à un fonds de private equity, avec une logique de risque assumée : « Quand on investit en fonds propres, on peut tout perdre », a-t-il rappelé sur BFMTV.
Contrairement aux produits d’épargne classiques, les sommes investies ne seront pas disponibles à tout moment. Le blocage de cinq ans minimum vise à garantir la stabilité du financement des sociétés bénéficiaires, souvent des PME ou des start-ups de défense travaillant sur des technologies duales, c’est-à-dire à usage civil et militaire. L’objectif affiché est ambitieux : collecter 450 millions d’euros auprès du grand public pour renforcer la base industrielle et technologique de défense (BITD).
Rendement, risques et modalités d’investissement du nouveau livret
Le gouvernement et Bpifrance évoquent un rendement espéré pouvant atteindre 5 %, selon BFMTV. D’autres analyses, comme celle de Boursier.com, estiment qu’un rendement compris entre 5 % et 10 % par an est plausible pour ce type de fonds non coté, sans garantie de résultat. Il faut néanmoins rappeler la forte incertitude qui accompagne ce type d’investissement dont le capital n’est pas garanti (contrairement aux Livrets A et ses cousins). Si le livret promet un rendement potentiellement attractif, il ne s’agit pas d’un produit garanti : le risque de perte en capital demeure réel.
Le produit sera accessible via plusieurs canaux : directement auprès de Bpifrance, via des contrats d’assurance-vie en unités de compte, ou par l’intermédiaire de plateformes partenaires. En revanche, le PEA et le PEA-PME sont exclus pour le moment. Aucun avantage fiscal particulier n’est prévu : la fiscalité applicable dépendra de l’enveloppe choisie par l’épargnant.
Ce livret représente donc une évolution majeure dans la politique de financement de la Défense française. Là où les livrets A et LDDS soutiennent le logement social et la transition énergétique, ce nouvel instrument oriente directement l’épargne nationale vers la souveraineté stratégique. Il permet aux citoyens d’associer rendement financier et participation à un projet industriel national.
Un symbole d’autonomie économique et d’investissement patriotique
Le lancement du livret s’inscrit dans une dynamique politique forte : celle de la réindustrialisation et du renforcement de la Défense européenne. Depuis la Loi de programmation militaire 2024-2030, dotée d’un budget global de 413 milliards d’euros, la France cherche à mobiliser de nouveaux leviers de financement. Ce livret d’épargne est donc autant un outil financier qu’un symbole. Il illustre la volonté de replacer l’investissement privé au cœur de l’effort collectif.
Bpifrance prévoit de soutenir plus de 500 entreprises de la filière, de la cybersécurité aux systèmes embarqués, en passant par les composants électroniques de souveraineté. Le but est d’accélérer l’autonomie technologique de la nation, tout en impliquant directement les épargnants.
