Hystérix et Obélix

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Par Gilles Sengès Modifié le 5 janvier 2013 à 16h59

On pensait que l'heure était à l'apaisement du côté du gouvernement après les déclarations malencontreuses de Jean-Marc Ayrault sur l'attitude jugée "assez minable" de Gérard Depardieu, prononcées dans la foulée de l'annonce de son exil fiscal en Belgique.

Il n'en est, malheureusement, rien. L'irruption, dans le débat, de Vladimir Poutine qui s'est empressé d'accorder la nationalité russe à l'acteur et de le recevoir, ce week-end, à Sotchi; la déclaration d'amour de notre Obélix national pour la "grande démocratie" que serait la Russie et le chantage au départ vers l'Oural de Brigitte Bardot si les deux éléphantes du parc zoologique de Lyon étaient euthanasiées ont provoqué une nouvelle poussée de fièvre gouvernementale.

Ministre déléguée chargée des Personnes âgées, Michèle Delaunay a ainsi évoqué, vendredi, " une longue liste de personnes" qu'elle aimerait voir partir en Russie quand son collègue Benoît Hamon, ministre de l'Economie solidaire, peu connu pour son sens de l'humour, suggérait à Brigitte Bardot de "demander Gérard Depardieu en mariage". Que des icônes du cinéma pêchent par excès dans leurs déclarations et leurs élans ne surprendra personne. Leurs propos n'engagent au bout du compte qu'eux-mêmes. Il n'en est pas de même pour des ministres. Surtout lorsque leurs "sorties" s'inscrivent dans une longue liste d'attaques nominatives dont celles, l'an dernier, d'Arnaud Montebourg contre la famille Peugeot ou Lakshmi Mittal...

D'autant qu'au moment où il s'inquiète, à juste titre, pour l'emploi, le gouvernement n'a toujours pas répondu à la question de fond que posent non pas tant ces exils médiatiques que les autrement plus inquiétants départs, sous des cieux plus cléments pour leurs affaires, d'entrepreneurs et de créateurs comme Alain Afflelou ou Jean-Michel Jarre. À trop tarder, le flot risque de continuer à grossir et faire de ceux qui resteront les vrais "pigeons" de l'histoire.

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Ancien rédacteur en chef des Échos, Gilles Sengès a été correspondant en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Espagne.

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