Des seins à louer sur Internet pour les couples gays

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 2 août 2013 à 7h07

Une annonce un peu particulière a vu le jour sur le site Internet e-loue : une mère propose la location de ses seins pour les couples homosexuels. Et non, n'allez pas croire qu'il s'agisse de prostitution ou d'un quelconque fétichisme. Les seins à louer de cette jeune mère de 29 ans sont pour l'allaitement.

Il fallait y penser : comment est-ce que les couples d'hommes gays, qui peuvent depuis peu se marier, vont-ils faire pour donner le lait à leur petit ? Si les laits en poudre existent, la solution de louer des seins répond à un véritable problème. Sommes-nous revenus au temps des nourrices ?

100 euros par jour pour la location de seins

La jeune mère a fixé le prix de son lait maternel : 20 euros de l'heure, soit 100 euros par jour. Un prix tout de même assez conséquent. En la prenant durant un an, le coût de revient du bébé seulement en termes de lait maternel serait alors de 36 500 euros. Un joli petit salaire annuel n'est-ce pas ?

Seul problème : cette jeune infirmière de 29 ans ne peut tout simplement pas vendre son lait maternel d'après l'article L 2323-1 du code de la santé publique. Non seulement celui-ci stipule que seuls les lactariums sont autorisés à stocker et distribuer du lait maternel, mais surtout il est bien précisé que cette activité est à but non lucratif.

Encore un coup de buzz de e-loue ?

Il reste néanmoins une zone d'ombre quant à cette annonce étrange. Si Alexandre Woog, fondateur de e-loue, a déclaré avoir été surpris par l'annonce faite sur son site de location en ligne, son service de communication n'a pas raté l'occasion de faire un petit buzz : toutes les rédactions de France ont alors reçu un communiqué de presse présentant l'annonce des seins à louer.

Mais l'histoire de e-loue et des buzz médiatiques est longue ce qui laisse planer un doute sur la véracité de l'annonce du site. E-loue est, par exemple, à l'origine de la campagne publicitaire qui avait fait scandale en France en fin 2010 pour le site www.loueunepetiteamie.com proposant les services de fausses petites amies. Un joli buzz médiatique qui avait fait le tour des médias.

Comment ne pas soupçonner alors e-loue d'avoir retenté le coup ? d'autant plus que la demoiselle qui propose ses seins en location se présente comme infirmière ; elle devrait donc connaître un minimum le code de santé publique et savoir qu'elle ne peut pas vendre son lait.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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