Les actifs sont-ils prêts à offrir une deuxième journée de travail pour financer la prise en charge des frais de santé des personnes âgées dépendantes ? C'est en tout cas une des propositions mises sur la table par Agnès Buzyn.
La ministre de la Santé intervenait sur RMC et BFM TV. Pour répondre aux défis que poseront les 5 millions de personnes âgées de 85 ans et plus à l'horizon 2050, elle a mis sur la table plusieurs propositions pour financer la dépendance. Une des suggestions est la mise en place d'une seconde journée de solidarité active : « Jean-Pierre Raffarin avait inventé la journée de solidarité active, le lundi de Pentecôte. On pourrait imaginer avoir deux lundis de Pentecôte travaillés ». Une idée qui mérite débat, ce d'autant qu'Agnès Buzyn n'a « pas envie de donner (son) opinion » sur cette possibilité.
Assurances privées et Sécurité sociale
Autre piste, celle des assurances privées. « Il y a aujourd’hui des gens qui ont envie de vendre ce type de modèle », explique la ministre, qui ne se dit pas trop favorable à ce modèle. Les dépenses d'assurance maladie pourraient être revues également : Agnès Buzyn a évoqué la possibilité de « mélanger la partie dépendance et la partie soins dans une seule enveloppe ». Actuellement, la dépendance est financée par les départements, la partie soins par la Sécurité sociale. Le ministère devra faire une proposition d'ici la fin de l'année.
Le financement des Ehpad
Sur le dossier des Ehpad, Agnès Buzyn a annoncé que le problème « aigu » que posait la réforme de la tarification des établissements d'hébergement pour personnes âgées — financés par les départements — était en train d'être réglé. « Pendant deux ans, nous allons neutraliser les effets de la réforme, ce qui nous laisse le temps de réfléchir à l’avenir », a-t-elle fait valoir en précisant que le véritable problème était le financement de la dépendance par les départements.