Moody’s abaisse la note de l’Argentine à Caa1

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Par Laure De Charette Modifié le 18 mars 2014 à 3h44

Le pays écope de la 17ème pire note possible. Caa1, cela signifie « Risque substantiel. En mauvaise condition ». Or c'est de cette nouvelle mauvaise note qu'a héritée l'Argentine, d'après l'agence de notation américaine Moody's, qui l'a donc abaissé d'un cran (avec, malgré tout, une perspective stable). En somme, l'économie d'un des géants sud-américains va à nouveau mal, très mal.

Les caisses se vident à toute allure

Pourquoi ? Moody's estime que la baisse rapide, « en quasi chute libre » selon un analyste, des réserves financières de l'Etat rapproche plus que jamais le pays du défaut de paiement.Il faut dire qu'en l'espace de seulement trois ans, le matelas de l'Etat a presque été divisé par deux (de 52,7 milliards de dollars en 2011 à 27,5 milliards). Cela laisse peu de marges de manoeuvre pour assumer les dépenses publiques, et encore moins pour réaliser des investissements.

Où trouver l'argent nécessaire ?

Or on voit mal comment l'Etat pourrait renflouer ses caisses : d'une part, l'Argentine ne peut pas emprunter sur les marchés depuis qu'elle a fait faillite en 2001.

D'autre part, il y a peu de chance qu'elle parvienne à négocier un plan de sauvetage avec les institutions internationales. L'Argentine est en bisbille avec le Fonds Monétaire International, qui menace régulièrement de l'exclure. L'institution a en effet adopté une « déclaration de censure » à l'encontre de l'Argentine, une première historique.

Le FMI reproche à ce pays d'Amérique du Sud de publier des statistiques économiques peu fiables voire mensongères, notamment en ce qui concerne les chiffres de la croissance et du taux d'inflation. En clair, l'Argentine est soupçonnée de truquer ses chiffres et de violer ainsi les obligations faites aux 188 Etats membres du FMI.

Les analystes soupçonnent en effet que les prix ont augmenté en un an de 25% voire 30%, loin des 10,8% déclarés. Même chose pour la croissance, de 8% en moyenne chaque année, qui pourrait, elle, être largement surestimée.

Et de son côté, la présidente argentine, Cristina Fernandez, accuse à chaque occasion le FMI de plomber l'économie de son pays et d'être responsable de tous ses maux.

Bref, quelle issue le pays peut-il trouver pour éviter un nouveau défaut de paiement ?

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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