La taxe du jour : l’écotaxe en mode « régions »

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 15 juin 2015 à 6h46
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173 MILLIONS €L'écotaxe aura coûté en 2014 173 millions d'euros à l'Etat... pour rien.

Vous vous souvenez de l'Ecotaxe ? Vous savez cette taxe demandant aux camions de payer pour la pollution qu'ils provoquent en France... Cette taxe que le gouvernement avait mise quasiment en place avant de l'abandonner licenciant plus de 200 personne chez Ecomouv', payant 800 millions d'euros de rupture de contrat et causant un des plus gros scandales du gouvernement Hollande ? Et bien... elle est de retour. Mais cette fois en mode "régional".

Ségolène Royal relance son écotaxe qu'elle aime et aime pas selon les jours

Après avoir suspendu puis annulé l'écotaxe, et avoir commencé à détruire les portiques (coût de l'opération : plusieurs millions d'euros, 13 millions selon certains), Ségolène Royal revient avec un projet innovant : l'écotaxe ! Oui, mais ce n'est pas tout à fait le même projet. Cette fois, ce sera une écotaxe "régionale".

C'est ce dimanche 14 juin 2015 que la ministre de l'Ecologie a relancé l'idée. Une idée qui lui aurait été donnée par Chantal Jouanno, sénatrice UDI. "Je pense que c'est une bonne idée, non seulement pour la région Ile-de-France, mais également pour d'autres" a déclaré la ministre sur France 3.

Pourquoi une taxe régionale ?

Elle n'est pas dupe, Ségolène Royal : elle sait que relancer l'écotaxe sur le territoire français reviendrait à nouveau à avoir des mobilisations des transporteurs... et surtout à recommencer tout du début risquant d'essuyer le même échec qu'avant.

En créant une taxe "régionale", elle se dédouane de tout problème. Le gouvernement crée un "possibilité supplémentaire d'agir contre la pollution et de réglementer les circulations" pour les collectivités territoriales. A elles, après, de tout faire. Et par tout faire ça signifie à la fois mettre en place le système (donc payer), collecter la taxe et... faire face à la grogne des transporteurs.

Ségolène Royal espère que certaines régions, notamment frontalières, vont sauter sur l'occasion. L'Alsace pourrait être intéressée puisqu'elle subit "un détournement des camions qui payent en Allemagne et pas en Alsace". Mais peut-être que dans le sud-ouest ou le sud-est l'idée séduira les Conseils généraux.

Si rien n'est encore décidé, la ministre va discuter de cette possibilité dans le cadre de la loi de Transition énergétique. A moins que des manifestations ne viennent encore une fois faire changer d'avis le gouvernement.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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