Législatives en Grèce: comment ça marche ?

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Par Captain Economics Modifié le 12 juin 2012 à 14h42

L'avenir de la Grèce au sein de la zone euro dépend en grande partie du résultat des élections législatives du dimanche 17 juin. En effet, si les deux partis pro-austérité, à savoir Nouvelle Démocratie et le PASOK, n'obtiennent pas au moins 151 des 300 sièges à l'Assemblée Nationale, alors il est fort probable que la Grèce quitte la zone euro avant la fin de l'été!

En Grèce, le parti arrivant en tête des législatives bénéficie d'une prime de 50 sièges; les 250 sièges restants étant répartis à la représentation proportionnelle entre tous les partis ayant obtenu au moins 3 % des suffrages exprimés. Pour faire simple, et étant donné le niveau extrêmement bas des intentions de votes pour le PASOK (autour de 13% actuellement, contre 44% en 2009!), si le parti d'extrême gauche Syriza arrive en tête aux élections, alors la Grèce mettra fin aux mesures d'austérité et tirera un trait sur le mémorandum UE-FMI.

En cas de non-respect du mémorandum, le FMI devrait arrêter le versement des tranches d'aide à la Grèce. Si l'Union Européenne en fait de même, alors la Grèce n'aura plus aucune source de financement (car les taux du marché sont trop élevés) et devra sortir de la zone euro afin de retrouver son indépendance monétaire. La nouvelle Banque Centrale Grecque pourrait alors imprimer des drachmes en masse, afin de financer les dépenses de l'Etat et recapitaliser son système bancaire. Mais quels sont les risques? Pour le reste de l'Europe, il y a un risque de contagion à cause des pertes engendrées par une sortie de la Grèce (défaut sur dette, TARGET2, faillite bancaire...). Pour les grecs, une sortie de l'euro pourrait entraîner une période de forte inflation, principalement si les réformes structurelles ne sont pas mises en place et que la Banque Centrale Grecque finance directement les déficits de l'Etat (monétisation de la dette = inflation). Une dévaluation de la monnaie entraînerait un gain en compétitivité pour les entreprises exportatrices grecques, mais renchérirait le prix des importations (entre autres les importations énergétiques).

Sortie de l'euro ou non, la Grèce devra réduire son déficit budgétaire primaire !

Selon la majorité des sondages, le parti d'extrême gauche, dirigé par Alexis Tsipras, arriverait en tête des élections. Mais l'écart avec Nouvelle Démocratie est assez faible, laissant encore un espoir pour les "pro-austérité / pro-euro". Espoir partagé par les marchés, qui ont accueilli fin mai très positivement la montée du parti conservateur dans les sondages. Réponse dimanche soir sur Economie Matin !

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Doctorant en économie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et professeur d'économie à l'IESEG Paris, Thomas Renault est le créateur du site Captain Economics, un blog ayant pour but de démystifier l'économie, en abordant cela sans prise de tête ni prise de parti.  

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