C'est indéniablement la bonne nouvelle qu'attendait Airbus en ce début d'année. Emirates a confirmé une commande de 36 A380, sauvant le programme du superjumbo européen tout en donnant une bouffée d'air frais à tous les salariés attachés à la production de l'avion.
La compagnie aérienne de Dubaï passe donc commande de 36 A380, dont 20 fermes et 16 en option. Au prix catalogue, cela représente 16 milliards de dollars, mais gageons qu'Airbus s'est montré très souple sur le prix final : il s'agissait moins de vendre des avions que de sauver un programme dans son ensemble. John Leahy, le directeur commercial d'Airbus en partance pour la retraite, avait été très clair : sans coup de pouce d'Emirates, c'en serait fini du superjumbo européen.
Soulagement chez Airbus
Après de longs mois de négociations, c'est donc le soulagement pour l'avionneur, ainsi que pour les quelques 5 000 salariés en charge de la production de l'appareil. Ils sont assurés d'avoir du travail jusqu'en 2028, au rythme d'une unité par mois. Airbus va revoir à la hausse la cadence de la production, qui était passée de 2,5 A380 par mois en 2016, à 0,7 seulement l'an dernier. Les sous-traitants, et l'Europe dans son ensemble qui ont misé sur cet avion hors normes depuis dix ans sont également soulagés. Emirates est le meilleur client de l'A380 : sur les 353 commandes de l'appareil, 178 proviennent de cette compagnie, qui a par ailleurs reçu l'assurance d'Airbus que le programme se poursuivrait.
Destination Chine
Airbus va également pouvoir s'appuyer sur ce succès commercial attendu de longue date pour relancer les prospections en Chine. Le constructeur européen nourrit de sérieux espoirs de vente de l'A380 auprès des compagnies aériennes chinoises, encore fallait-il être certain que le programme serait pérennisé. C'est désormais chose faite. Il ne manque plus qu'un transporteur chinois signe un contrat pour que la machine se relance définitivement, c'est le pari d'Airbus.
