Si la tentation est grande dans plusieurs pays de supprimer complètement la monnaie fiduciaire, le cash est là pour rester, selon la Monnaie de Paris.
Les espèces sonnantes et trébuchantes ont-elles encore un avenir ? La question se pose, alors que les systèmes de paiement dématérialisés se multiplient, que les cryptomonnaies ont toujours le vent en poupe, et que les cartes bancaires remplacement de plus en plus les billets dans les portefeuilles. Pour la Monnaie de Paris, pas de panique : le cash reste toujours un moyen de paiement « résilient, inclusif et gratuit », relève Marc Schwartz, le PDG de l'entreprise, auprès des Echos. « Certains pays qui ont annoncé vouloir se diriger vers une société sans espèces en reviennent », explique-t-il également. Quant à la tentative de Facebook de lancer sa propre cryptomonnaie, le Libra, celle-ci n'a « pas beaucoup de chances de prendre », assure-t-il encore.
Demande en baisse
Même si le cash n'est pas prêt de disparaitre, la production de monnaie fiduciaire est en baisse. L'État va ainsi baisser ses commandes de 10% par an pendant les trois prochaines années. Or, la fabrication d'euros représente près d'un tiers du chiffre d'affaires de La Monnaie de Paris (sur un total de 137,6 millions d'euros l'an dernier). La société doit donc trouver des débouchés pour continuer à prospérer. Pour cela, elle peut compter sur son savoir-faire et son ancienneté (l'entreprise a été fondée en 864 !), et aussi sur l'international.
Opportunités à l'international
Depuis 2016, la Monnaie de Paris fabrique de la monnaie pour l'Arabie saoudite. Les Jeux olympiques de 2024, qui se tiendront à Paris, vont permettre à l'entreprise de multiplier les produits dérivés. Et puis la société mise aussi sur la rénovation et la modernisation de son outil de production pour gagner en compétitivité. Et ainsi attirer de nouveaux clients pour un produit qui ne va disparaitre de si tôt.