Pour certains experts, les Etats-Unis ne feront pas défaut dans dix jours

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Par Laure De Charette Modifié le 7 octobre 2013 à 2h29

« Nous pouvons dire sans crainte qu'il y a zéro chance que nous atteignons le plafond de la dette ». Pour certains experts américains de Business Insider, les Etats-Unis jouent seulement à se faire peur. Alors que le plafond de la dette doit être atteint le 17 octobre, date à laquelle le pays ne pourra plus emprunter sur les marchés, républicains (majoritaires à la Chambre des représentants) et démocrates (majoritaires au Sénat) doivent trouver un accord pour relever ce plafond, sous peine d'obliger le gouvernement à faire défaut. La situation est plus grave que jamais. Heureusement, il y a comme une sorte de consensus sur le fait que le scénario catastrophe ne se produira pas. Reste que les élus américains n'ont plus que dix jours pour l'éviter.

Personne ne souhaite que les Etats-Unis fassent défaut

Aux yeux des analystes de Goldman Sachs, le scénario le plus probable est que le plafond de la dette soit relevé, mais en revanche que le shutdown se poursuive....

Pourquoi le scénario du défaut de paiement, qui, contrairement au shutdown actuel de l'administration (qui s'est déjà produit à 17 reprises depuis 1977), serait totalement inédit, semble t-il inimaginable ?

Parce que les républicains ne peuvent se permettre, politiquement et éthiquement, de mettre à ce point en danger leur pays. Le chef des républicains au Congrès, John Boehner, a d'ailleurs déjà voté cinq fois en faveur du relèvement du plafond de la dette. Personne, aux Etats-Unis, au FMI et dans le monde, ne veut d'un défaut du gouvernement américain. Car les conséquences sur l'économie américaine et sur l'économie mondiale, intimement connectées, seraient catastrophiques.

Le pays incapable de s'autofinancer plus de trois semaines

Les prévisions les plus noires sont rendues publiques, comme une manière de mettre une pression supplémentaire sur les épaules des élus républicains.

D'après Goldman Sachs, si le Trésor n'est plus en mesure d'émettre de la dette à compter du 17 octobre, il épuisera ses réserves de liquidités –environ 50 milliards de dollars- d'ici à la fin du mois. En fait les recettes perçues à partir du 17 octobre ne permettront de couvrir que 65% des dépenses... Un chiffre qui permet de réaliser à quel point les Etats-Unis (mais ils ne sont pas les seuls) vivent à crédit chaque mois.

D'après Bank of America Merrill Lynch, si le plafond de la dette est atteint, les Etats-Unis seraient contraints d'équilibrer immédiatement leur budget, ce qui se traduirait par une réduction des dépenses d'environ 20 %, soit l'équivalent de 4 % du PIB. On imagine les dégâts...

Même sans atteindre le point de non retour, à savoir le défaut de paiement, cette situation est malsaine. Elle induit un doute dans l'esprit des investisseurs. Ne risquent-ils pas de bouder la dette américaine, n'ayant plus confiance en la capacité du pays à la rembourser ?

Les Etats-Unis ne pouvant pas s'autodétruire pour une raison aussi mineure à l'échelle mondiale que le financement d'une réforme du système de santé, il y a de fortes chances pour que, comme le disait Winston Churchill (dont la mère était née à New-York), « les Etats-Unis finiront par trouver la bonne solution, non sans avoir auparavant épuisé toutes les alternatives ». Gageons que le grand homme avait raison !

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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