Europe : pas de croissance, pas d’inflation : déflation ?

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 5 juin 2014 à 0h32

La Banque centrale européenne va t-elle finalement agir pour combattre la déflation ? Le spectre d'une baisse généralisée et durable des prix pèse sur l'économie du vieux continent depuis des mois…

Le danger de la baisse des prix

Si l'on ne voit pas plus loin que le bout de son portefeuille, une baisse continue des prix est plutôt bonne à prendre, puisque le pouvoir d'achat ne s'en portera que mieux. Oui mais voilà : qui dit que demain, le produit qui intéresse le consommateur ne sera pas proposé encore moins cher ? Et pourquoi ne pas attendre encore un peu que les prix baissent encore ?

La croissance, déjà pas bien mirobolante, en prendrait un coup — en particulier dans les pays où le moteur de l'économie est justement la consommation… comme en France. Et qui dit prix bas, dit également des marges plus faibles et une compétitivité en berne. La baisse de l'activité entraîne mécaniquement une hausse du chômage et une augmentation des prélèvements, de la grogne sociale…

Les cartes de la BCE

Bref, mieux vaut éviter la déflation, un mal aussi pire que l'inflation. C'est ce à quoi va s'atteler la Banque centrale européenne, dont la mission est certes de contenir la hausse des prix, mais qui ne voudrait pas avoir à gérer une situation de baisse généralisée des prix. La réunion mensuelle des gouverneurs prévue demain jeudi sera l'occasion de mesurer l'engagement de l'institution envers l'activité en Europe.

C'est qu'il y a (presque) le feu à la maison. L'inflation s'est limitée à 0,5% en mai, contre 0,7% en avril. Des aléas liés au climat (un hiver doux entraîne des prix moins élevés sur les fruits et légumes) confirment la tendance à la stagnation. D'après Capital Economics, l'inflation devrait se contenir à 0,5% en 2014, et la même l'année prochaine.

La BCE a toute une batterie d'options pour stimuler l'activité : les gouverneurs pourraient ainsi décider de baisser encore les taux, avec pourquoi pas un rendement négatif pour les rémunérations des dépôts. Les investisseurs et les banques seraient moins motivées pour garder leur argent au chaud, et ils seraient poussés à investir dans l'économie réelle, c'est à dire le crédit aux entreprises. Réponse ce mercredi.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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