La crise sanitaire aura eu raison de l'accord de vente qui devait permettre au groupe italien Fincantieri de mettre la main sur les Chantiers de l'Atlantique. Le ministère de l'Économie français a finalement annulé la vente.
Nouveau et ultime rebondissement dans le dossier au long cours de l'acquisition par Fincantieri des Chantiers de l'Atlantique. Suite à une réunion entre Bruno Le Maire, Stefano Patuanelli le ministre italien du Développement économique, et Margrethe Vestager la vice-présidente de la Commission européenne, il a finalement été décidé d'annuler la vente des Chantiers de l'Atlantique. « La France et l’Italie prennent acte du fait que le contexte économique actuel ne permet pas de poursuivre le rapprochement envisagé entre les Chantiers de l’Atlantique et Fincantieri », explique Bercy dans un communiqué. « Le secteur du tourisme fait actuellement face à un niveau d’incertitude économique inédit, du fait de la crise du Covid-19, qui n’autorise pas la poursuite de l’opération », poursuit le ministère.
Chantiers de l'Atlantique : la vente est annulée
En février 2018, Fincantieri signait l'accord de vente qui devait lui donner la pleine possession des Chantiers de l'Atlantique. Mais les discussions avec la Commission européenne, indispensables pour recevoir le feu vert des autorités de la concurrence, se sont enlisées. Le gouvernement français a donné cinq prolongations pour que ces négociations aboutissent, mais le projet n'a jamais pu être finalisé. Constatant le blocage, les autorités publiques ont donc décidé d'arrêter les frais, suivant en cela le souhait des élus locaux qui demandaient une annulation pure et simple de la vente. Ils ont été entendus.
Pas d'urgence à décider cette vente
Si le dossier était allé au bout, Fincantieri aurait possédé 50 % du capital des Chantiers de l'Atlantique, plus 1 % « prêté » par l'État qui comptait vérifier les engagements pris par le propriétaire. « Les Chantiers ont tous les moyens pour se développer, sont soutenus par l’État actionnaire et ont un bon carnet de commandes », selon le ministère de l'Économie. L'avenir des Chantiers est désormais entre les mains d'une cellule qui va décider de la marche à suivre. Les pouvoirs publics entendent prendre leur temps : « il n’y a aucune urgence à se décider. Nous devons tirer les conséquences et donc nous donner un temps de réflexion ».