Frais bancaires : bientôt un plafonnement pour les plus modestes ?

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 9 juillet 2018 à 8h05
Plafonnement Frais Bancaires
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320 €Les frais bancaires atteignent 320 euros par an en moyenne pour les ménages les plus modestes, selon la Banque de France.

D'après une étude de la Banque de France, les Français les plus modestes sont prélevés en moyenne de 320 euros par an sur leur compte en banque, en frais bancaires. Un montant que le gouvernement veut plafonner.

La négociation avec les banques ne sera pas de tout repos. Les frais bancaires représentent en effet un tiers de leur chiffre d'affaires, et leur caractère récurrent (pour les frais de tenue de compte) et automatique (la banque se servant d'elle-même sur le compte, même si celui-ci est à découvert) les rend particuliérement stratégiques. Même quand tout va mal, les frais bancaires, c'est ce que les banques "vendent" quoi qu'il arrive !

Le projet du gouvernement consisterait donc à fixer un plafond maximum de frais bancaires par mois ou par an, au delà duquel les banques n'auraient pas le droit d'aller.

Plafonnement des frais bancaires : pour qui ?

L'inconnue, c'est évidemment de savoir à qui profiterait ce plafonnement. Sera t-il déterminé en fonction du revenu fiscal de référence des clients, qui devraient donc le communiquer à leur banque, pour pouvoir bénéficier de cette protection ? La démarche est lourde, contraignante, et ne permettrait pas de protéger les plus isolés, souvent les moins bien informés de leurs droits aussi.

Il faudra bien trouver un mécanisme, sachant que l'hypothèse de déterminer les ayant-droits d'un tel dispositif en fonction des mouvements bancaires n'est pas forcément adaptée. Il peut s'agir d'un deuxième compte bancaire dormant, ou peu utilisé, pour lequel la protection du plafonnement des frais serait difficilement justifiable.

Des frais bancaires en cascade

L'autre problème à résoudre, c'est évidemment les frais bancaires qui déclenchent d'autres frais. Le rejet d'un chèque sans provision, facturé entre 30 et 50 euros, déclenche dans la foulée l'envoi d'une lettre recommandée, facturée 8 à 15 euros, et le prélévement d'une commission d'intervention, souvent proche de 10 euros par intervention. Cette cascade de frais, l'un en déclenchant un ou plusieurs autres, est évidemment kafkaïenne et inique. Mais là encore, pas sûr que les banques se laisseront faire sans broncher...

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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