D'après une étude de la Banque de France, les Français les plus modestes sont prélevés en moyenne de 320 euros par an sur leur compte en banque, en frais bancaires. Un montant que le gouvernement veut plafonner.
La négociation avec les banques ne sera pas de tout repos. Les frais bancaires représentent en effet un tiers de leur chiffre d'affaires, et leur caractère récurrent (pour les frais de tenue de compte) et automatique (la banque se servant d'elle-même sur le compte, même si celui-ci est à découvert) les rend particuliérement stratégiques. Même quand tout va mal, les frais bancaires, c'est ce que les banques "vendent" quoi qu'il arrive !
Le projet du gouvernement consisterait donc à fixer un plafond maximum de frais bancaires par mois ou par an, au delà duquel les banques n'auraient pas le droit d'aller.
Plafonnement des frais bancaires : pour qui ?
L'inconnue, c'est évidemment de savoir à qui profiterait ce plafonnement. Sera t-il déterminé en fonction du revenu fiscal de référence des clients, qui devraient donc le communiquer à leur banque, pour pouvoir bénéficier de cette protection ? La démarche est lourde, contraignante, et ne permettrait pas de protéger les plus isolés, souvent les moins bien informés de leurs droits aussi.
Il faudra bien trouver un mécanisme, sachant que l'hypothèse de déterminer les ayant-droits d'un tel dispositif en fonction des mouvements bancaires n'est pas forcément adaptée. Il peut s'agir d'un deuxième compte bancaire dormant, ou peu utilisé, pour lequel la protection du plafonnement des frais serait difficilement justifiable.
Des frais bancaires en cascade
L'autre problème à résoudre, c'est évidemment les frais bancaires qui déclenchent d'autres frais. Le rejet d'un chèque sans provision, facturé entre 30 et 50 euros, déclenche dans la foulée l'envoi d'une lettre recommandée, facturée 8 à 15 euros, et le prélévement d'une commission d'intervention, souvent proche de 10 euros par intervention. Cette cascade de frais, l'un en déclenchant un ou plusieurs autres, est évidemment kafkaïenne et inique. Mais là encore, pas sûr que les banques se laisseront faire sans broncher...