Viande de cheval : pourquoi Findus porte plainte et le Royaume-Uni évoque des « criminels »

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Par Laure De Charette Modifié le 11 février 2013 à 8h05

Malheureusement il y a Findus, Finduus ?! Le scandale qui est en train d'éclater autour de la marque Findus –ses hamburgers et ses lasagnes vendus dans toute l'Europe et censés être 100% pur bœuf se sont avérés contenir de la viande de cheval, jugée répugnante pour bon nombre de consommateurs- pourrait être le fruit d'une "fraude probablement perpétrée par des criminels", dixit le ministre britannique de l'Environnement, Owen Paterson, hier. Estimant lui aussi que "la contamination des lasagnes au boeuf n'était pas accidentelle", le groupe Findus, qui évidemment cherche à blâmer ses fournisseurs pour mieux tenter de se dédouaner, a annoncé qu'il allait porter plainte contre X. Dans le collimateur, ses sous-traitants, dont le Français Comigel, et ses fournisseurs, soupconnés de fraude et de non-respect des dispositions contractuelles. Ces derniers jurent qu'ils pensaient bel et bien avoir acheté des morceaux de bœuf et qu'eux-mêmes ont été trompés.

Des "criminels"’, donc ? Le scandale oblige à retracer tout le parcours effectué par la viande : au lieu d'être du bœuf originaire d'Allemange, d'Autriche ou de France, il est avéré qu'au moins une partie de cette viande chevaline provient d'abattoirs situés… en Roumanie. Cela parait fou ! Pire, d'apres certaines sources, des groupes mafieux polonais et italiens seraient liés à ces fameux abattoirs. Des vétérinaires et des responsables des lieux y recevraient de l'argent s'ils acceptent d'estampiller la viande de cheval "pure bœuf". Une corruption scandaleuse, qui pour autant, ne constitue pas, a priori, une menace pour la santé des consommateurs.

D'après Benoit Hamon, ministre délégué à la Consommation, "le bénéfice tiré de ce qui semble être une fraude" serait de "300 000 euros environ. Ce qui laisse penser que cette pratique remonte à plusieurs mois. Depuis août, semble-t-il’’ a t-il declaré dans une interview au Parisien-Aujourd hui en France hier.

Les auteurs présumés de ces éventuels délits à l'origine du scandale Findus risquent gros : prison et amendes au menu.

Une réunion de crise associant l'ensemble de la filière est prévue aujourd hui à Bercy. Les enquêteurs de la Direction de la répression des fraudes doivent en outre publier cette semaine les résultats des prélèvements effectués.

En attendant, des centaines de milliers de barquettes désormais suspectes ont été retirées des rayons au Royaume-Uni, qui d'ordinaire ne commercialise pas de viande de cheval, et en France (Auchan, Casino, Carrefour, Système U, Cora, Monoprix et Picard) tout au long du week-end.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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