Google 1 – Free 0 : Free renonce à sa croisade anti-pub sur internet

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Par Laure De Charette Modifié le 7 janvier 2013 à 6h06

Google (notamment) peut respirer : Free accepte de renoncer, dès aujourd’hui ou dans les jours qui viennent, à bloquer – ou à « censurer » selon les versions - les publicités mises en ligne ! Ce bloquage n'aura duré que quatre petits jours mais aura suffi à enflammer la toile, car nombre de sites internet doivent leur survie aux recettes publicitaires. Rapide rappel des faits : jeudi soir, Free a mis à jour le logiciel interne de sa Freebox « Revolution », activant ainsi par défaut une option de blocage de la publicité pour ses abonnés dotés de la toute dernière version de la Freebox Revolution. Soit près de 10% des internautes français ayant l’ADSL. Or cela a aussitôt fait perdre plusieurs millions d’euros en pubs non affichées aux professionnels de la publicité, et au premier d'entre eux, la régie de Google (comne nous l'expliquions ici).

Si la ministre déléguée au Numérique, Fleur Pellerin, est toujours censée recevoir aujourd’hui à Bercy les ténors de cet « Adgate » (« scandale publicitaire »), à savoir les représentants de régies publicitaires et d’annonceurs et évidemment Free, les esprits devraient déjà s’être un tantinet calmés. Quoique ! Free est toujours très remonté contre son principal ennemi dans toute cette affaire : Google, qui refuse de financer un lien direct entre les serveurs de Free et ceux de Youtube, qui lui appartiennent, ce qui rend l'affichage des vidéos Youtube très lent pour les Freenautes. Or en réalité, c'est là le noeud de toute cette affaire.

Les équipes des deux entreprises se sont en tout cas déjà rencontrées à ce sujet mi-décembre, mais rien n'avance.. Face au mutisme du géant américain, le petit Frenchy ne s’est pas démonté et a décidé de démarrer le bras de fer, en bloquant les pubs, comme un coup de semonce !

Si l'arme du blocage des pubs n'est plus utlisable, quel nouveau levier Free va-t-il pouvoir actionner pour contraindre le moteur de recherche à payer pour déverser ses vidéos YouTube ? Il y a fort à parier que Xavier Niel, patron de Free, a plus d'une idée dans sa souris...

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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