Ce que l’on appelle le « great reset », ou la grande réinitialisation, est un processus à plusieurs dimensions. L’une de ses dimensions est environnementale ou écologique si vous préférez, avec la nécessité d’organiser le ralentissement des activités humaines, ce qui sera croyez-moi, assez désagréable. Une autre des dimensions de cette grande réinitialisation, de cette grande remise à zéro est évidemment celle de l’endettement.
Quelle est la limite de la dette ? On pose et l’on se pose souvent cette question.
Quelle est la limite à l’endettement ? Là, de très nombreux points de vue expriment généralement l’idée que l’endettement, finalement, n’aurait pas franchement de limite à partir du moment où les banques centrales décident de payer ou d’annuler les dettes en rachetant les obligations émises, et en ne demandant plus aux Etats le remboursement.
Dans un tel monde, que l’on va appeler la Théorie, et si tous les pays du monde font la même chose, alors, cela pourrait durer un certain temps puisque dans un monde de changes flottants, si toutes les monnaies baissent en même temps, alors… elles sont stables les unes par rapport aux autres !!!
Pourtant ce n’est là qu’un aspect des choses aussi important soit-il. Il y a aussi un autre angle sous lequel il faut évoquer ce sujet de la dette, à savoir celui de la croissance !
Le remboursement de la dette repose sur la croissance future…
Enfin, sur la promesse de la croissance future. Tout mécanisme de dettes repose là-dessus.
Lorsque j’achète ma maison avec un crédit sur 20 ans, le banquier repose le remboursement de mon crédit sur mes 20 prochaines années de revenus ! Le banquier part du principe que j’aurais donc « forcément » des revenus pendant les 20 prochaines années, et que cela me permettra de rembourser mon crédit.
Et c’est là qu’arrive notre première dimension du grand reset à savoir l’organisation du ralentissement des activités humaines. Si les activités humaines ralentissent, la croissance en valeur absolue va forcément ralentir. Si les dettes, elles, continuent à augmenter, alors qu’il y a de moins en moins de revenus, notre insolvabilité généralisée va arriver d’autant plus vite !
Imaginez la tête de votre banquier si vous lui annoncez que tous les ans pendant les 15 ans qui vous reste à rembourser de votre crédit vos revenus vont « ralentir » de 3% tous les ans… cela va être difficile, Monsieur le banquier.
De manière générale, cela va être difficile, Messieurs les créanciers. Et justement, côté augmentation de l’endettement, ce n’est pas franchement fameux.
Les dernier chiffres d’Eurostat
Voici ce que dit Eurostat dans son tout dernier rapport : « La dette publique en hausse à 86,3 % du PIB dans la zone euro En hausse à 79,5 % du PIB dans l’UE !
À la fin du premier trimestre 2020, le trimestre pendant lequel les mesures de confinement liées à la Covid-19 ont commencé à être largement mises en place par les États membres, le ratio de la dette publique par rapport au PIB s’est établi à 86,3 % dans la zone euro, contre 84,1 % à la fin du quatrième trimestre 2019. Dans l’UE, le ratio a augmenté, passant de 77,7 % à 79,5 %. Par rapport au premier trimestre 2019, le ratio de la dette publique par rapport au PIB a diminué tant dans la zone euro (de 86,4 % à 86,3 %) que dans l’UE (de 80 % à 79,5 %).
L’impact des mesures de confinement ainsi que les réponses politiques à celles-ci ne devraient se matérialiser pleinement par une augmentation des besoins de financement qu’au deuxième trimestre 2020. »
Si l’on regarde dans le détail, les pays qui sont le « mieux » classés, nous obtenons en première place, la Grèce avec 176,7 % de dettes sur PIB, puis en seconde position l’Italie avec 137,6 %. Vient ensuite la Belgique avec 104,4 % et la France avec 101,2 %.
Or l’impact des mesures de soutien se matérialisera sur le second semestre. Autant dire que nous n’avons encore rien vu sur l’explosion de la dette des Etats européens. La France dépassera les 120 % de dettes sur PIB en 2021. Avec un peu de chance, nous serons même à 130 %.
A ce stade, alors que la croissance est anémique et qu’il faut organiser le ralentissement de nos activités et repenser notre production, le remboursement des dettes, qui était déjà très hypothétique, devient très clairement illusoire.
Dans ce processus de grand reset, il y a donc une dimension très forte qui va se jouer autour de la dette.
C’est pour cette raison qu’il ne semble pas opportun de détenir des placements qui correspondent à de la dette. Dit autrement, tout ce qui est « obligataire » ne semble pas franchement obligatoire dans un patrimoine.
Pour le reste, dans quelques jours vous aurez la joie et le plaisir de découvrir dans vos espace lecteurs le dossier spécial de ce mois de juillet, consacré au « Grand Reset, à quoi s’attendre ». Il vous permettra d’aller beaucoup plus loin dans vos réflexions et surtout dans l’adaptation de vos stratégies patrimoniales, qui ne peuvent que découler de la compréhension des contours du grand Reset. Tout part de la compréhension et des mécanismes qui vont sous-tendre le grand reset. Nul ne pourra y échapper, mais nous ne serons pas du tout égaux face aux événements. Il y aura d’un côté ceux qui n’auront rien vu venir et rien compris, ils subiront. Et il y aura les autres, ceux qui ont su voir venir les choses, qui auront pris le temps de réfléchir, d’analyser et de comprendre. Ceux-là pourront anticiper. Pour tous les renseignements pour vous abonner, c’est ici. (Tout abonnement à la lettre Stratégie donne accès à l’ensemble des dossiers déjà édités, soit plus de 53 documents et des centaines de pages d’analyses et de stratégies).
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !