Un petit air de déjà vu. Alors que les ministres des Finances des pays de la zone euro se réunissaient à nouveau pour essayer de sortir la Grèce de l'impasse, ils n’ont pas réussi à se mettre d’accord avec les responsables politiques grecs. Et chacun campe plus que jamais sur ses positions, après des mois de négociations infructueuses et de bras de fer. Mais pourtant, les protagonistes veulent croire qu’une "happy end" est encore possible.
Un optimisme de façade ?
Cette "happy end", ce serait que le pays ne fasse pas défaut, qu’il ne sorte pas de la zone euro ni de l’Union Européenne, ce qui lui pend au nez faute d’accord. En effet, le pays doit rembourser des dettes astronomiques à ses créanciers (FMI, BCE et UE), mais n’a pas le premier centime, et ne veut pas procéder à de nouvelles réformes (du système des retraites et de la TVA notamment) pour trouver l’argent nécessaire.
Les reponsables politiques grecs, dont le Premier ministre Alexis Tsipras, estiment en effet avoir déjà mené l'essentiel des réformes d'austérité exigées par la troïka.
Mais en attendant une issue heureuse, la réunion d’hier s’est encore terminée sans qu’aucun accord précis ne puisse être entériné entre les différentes parties.
Des propositions trop faibles
En début de semaine, Athènes a fait de nouvelles propositions de réformes. L’Eurogroupe les a donc examinées, mais visiblement la copie est encore jugée insuffisante pour que les institutions européennes et internationales acceptent de nouveaux délais dans le remboursement de la dette et de nouveaux prêts, dont le pays a vitalement besoin, ne serait-ce que pour payer ses fonctionnaires et ses retraités.
Une prochaine réunion doit avoir lieu, peut-être samedi. Il y a urgence : au 30 juin, la Grèce doit rembourser 1,6 million d’euros au FMI. Et si elle n’y parvient pas, l’institution dirigée par Christine Lagarde pourrait déclarer le pays en cessation de paiement. Le compte à rebours se poursuit, plus que jamais.