Alors que la grève contre la réforme des retraites pourrait provoquer de sérieuses difficultés dans les transports durant les fêtes de fin d'année, Edouard Philippe estime que les Français pourraient ne pas accepter d'être « privés » de Noël.
Le Premier ministre a haussé le ton contre les syndicats qui refuseraient de suspendre, au moins pour quelques jours, le mouvement contre la réforme des retraites pendant Noël. Dans un entretien au Parisien Dimanche, Edouard Philippe appelle chacun à prendre ses responsabilités : « Je vois bien que tout le monde voit arriver Noël avec inquiétudes. Noël, c'est un moment important (…) Je ne crois pas que les Français accepteraient que certains puissent les priver de ce moment ». Une manière de refiler la balle aux syndicats les plus intransigeants qui voudraient perturber les fêtes de fin d'année. Les vacances débutent le week-end prochain, et les transports risquent bien d'être perturbés : il faut en effet plusieurs jours après la fin d'un mouvement pour que la SNCF puisse faire circuler normalement ses trains. C'est pourquoi l'entreprise planche sur un « plan de transports » qui donnera une idée plus précise de ce à quoi il faut s'attendre.
La France « n'est pas dans une situation de blocage total »
Pour ce qui concerne le mouvement en lui-même, Edouard Philippe estime que la France n'est pas dans une situation de blocage total : « Je ne dirais pas que tout le pays est en grève. Ce n'est pas un blocage total, mais c'est pénible », qualifie-t-il. S'il respecte évidemment le droit de grève, il déplore l'« impact sur des millions de Franciliens (…) c'est aussi ce qui est recherché par certaines organisations syndicales », sans citer de nom. Les discussions reprendront cette semaine, tandis que la journée du 17 décembre sera un nouveau rendez-vous pour les syndicats.
La « bonne foi totale » de Jean-Paul Delevoye
Le Premier ministre est également revenu sur la controverse qui entoure Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire aux Retraites, sur la sellette depuis la révélation de ses nombreuses activités en parallèle de son poste au gouvernement. La plupart sont bénévoles, mais deux d'entre elles ont été rémunérées, au mépris des règles… Edouard Philippe reprend les éléments de langage de l'exécutif, évoquant la « bonne foi totale » de Jean-Paul Delevoye. Cela pourrait ne pas être suffisant. Le haut-commissaire a ainsi expliqué dans Libération qu'il pourrait démissionner, s'il sent qu'il est devenu un « sujet de fragilité ». Il n'est pas impossible qu'il soit poussé vers la sortie bien malgré lui.