Guerre en Ukraine : moins de croissance et risque de famines

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 25 mars 2022 à 11h39
Famine
4,4%Le FMI devrait revoir à la baisse sa prévision de croissance de 4,4% en 2022.

Le 23 mars 2022, l’institut de statistiques allemand Ifo annonçait réviser à la baisse sa prévision de croissance pour le pays pour 2022. Le lendemain, ce sont les Nations Unies qui tirent la sonnette d’alarme : la guerre en Ukraine aura des effets négatifs significatifs sur la croissance mondiale et sur la reprise post-pandémie de Covid-19.

La croissance amputée par la crise ukrainienne

Dans un rapport publié le 24 mars 2022, la CNUNED (Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement) donne un premier aperçu des effets de l’invasion russe en Ukraine et des conséquences des sanctions historiques prises par l’Occident à l’encontre du régime de Moscou. En cause, « la hausse des prix des denrées alimentaires, des carburants et des engrais » mais aussi l’instabilité financière et la réorganisation logistique.

Si la guerre n’est pas totale et que les combats ne se déroulent que sur le territoire ukrainien, les effet se font sentir partout dans le monde par rebond, à cause de l’interconnexion qui existe dans les flux de marchandises et les flux financiers. « Alors que la Russie connaîtra une profonde récession cette année, des ralentissements significatifs de la croissance sont attendus dans certaines parties de l’Europe occidentale et de l’Asie centrale, du Sud et du Sud-Est », a déclaré la CNUNED.

Une croissance amputée de 1% au niveau mondial en 2022

Ces nouvelles difficultés s’ajoutent aux difficultés restant encore à résoudre depuis le début de la pandémie de Covid-19. D’autant plus que le virus reprend de la vigueur, notamment en Asie et en Europe, faisant craindre une sixième vague pandémique.

Résultat : la CNUNED estime que la croissance mondiale devrait n’être plus que de 2,6% en 2022, en forte baisse par rapport aux 3,6% attendus. Le FMI, de son côté, devrait réviser sa propre estimation à la baisse, mais le Fonds Monétaire International était plus optimiste tablant sur 4,4% avant le début des hostilités.

Les pays en développement et les pays pauvres risquent la famine

Lors de sa conférence de presse, Richard Kozul-Wright, directeur de la Division de la mondialisation et des stratégies de développement à la CNUNED, a mis l’accent sur les risquent qu’encourent les pays sous-développés du fait de la guerre menée en Europe. 104 pays seraient à risque, dont 30 très vulnérables : « ces pays doivent faire face à 153 milliards de dollars de paiements prévus au titre du service de la dette en 2022, qui peuvent être mis en péril si les prix alimentaires internationaux continuent d’augmenter ».

L’augmentation des prix de l’alimentation vont en effet peser lourd sur les pays qui sont des importateurs nets de produits alimentaires. Selon le rapport de la CNUNED, le risque de famine est réel, notamment chez « les ménages qui consacrent la plus grande part de leurs revenus à l’alimentation ».

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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