Crise : les fonctionnaires ne seront finalement pas augmentés en 2013

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Laure De Charette Modifié le 8 février 2013 à 4h28

Ce n’est jamais que la troisième année consécutive ! Le fameux point d’indice, base de calcul du salaire des agents, va rester « gelé » cette année, comme l’a déclaré hier, visiblement à regret, Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, à l'issue d'une série de négociations. En clair, pas de hausse de salaire pour les 5,2 millions de fonctionnaires français, malgré l’arrivée de la Gauche au pouvoir, à l’exception de 126 000 agents (de catégorie C, c’est-à-dire sans diplôme ou niveau infra Bac type CAP ou BEP, et qui perçoivent donc les rémunérations les plus basses). Eux vont bénéficier d’une petite revalorisation de leur paie… Mais sinon : les caisses de l’Etat sont vides !

D’après les syndicats, le point d’indice a augmenté moins vite que l’inflation depuis 2000, d'où une détérioration du pouvoir d'achat des serviteurs de l'Etat. En revanche, il faut souligner que les primes et les indemnités ont continué à augmenter : de 6,4% en 2010 et de 7,5% en 2009. En outre, l’avancement au fil des années d’ancienneté reste automatique et permet donc aux agents d’accroître leurs revenus.

Cherchant sans doute à atténuer la déception, la ministre a insisté sur le fait qu’en cas de retour de la croissance, les fonctionnaires auraient aussi droit à une part du gâteau. Bref, le gouvernement demande aux fonctionnaires de prendre leur mal en patience, en attendant les lendemains qui chantent. Seulement, si l'on en croit les prévisions de la Commission européenne fin 2012, la croissance ne serait que de 0,4% en 2014... Pour l’anecdote, à Singapour, lorsque la croissance a frôlé les 15% en 2010, les 74 000 fonctionnaires ont reçu un bonus équivalent à un troisième et un quatrième mois de salaire.

Les syndicats planchent évidemment déjà sur une nouvelle journée d'action pour protester contre cette décision.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

Suivez-nous sur Google News Economie Matin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.