L'entreprise suédoise s'est engagée, par écrit, à ne plus utiliser de coton ouzbek, ramassé par des personnes réduites au travail forcé. Mais tient-elle vraiment sa promesse ? Certains en doutent. H&M fait partie de la centaine d'entreprises qui ont accepté de ne plus utiliser « sciemment » du coton en provenance d'Ouzbékistan dans la fabrication de ses vêtements. Ce coton, véritable « or blanc » qui représente 15% du PIB de l'Ouzbékistan, est ramassé chaque année, à l'automne, par des milliers de fonctionnaires, étudiants, membres du secteur privé ou professeurs, réquisitionnés pour l'occasion. D'après Human Rights, entre 1,5 et 2 millions d'enfants seraient même envoyés de force chaque année dans les champs par le gouvernement d'Islam Karimov, qui dirige le pays d'une main de fer depuis 1991, sans même être rémunérés. La cueillette n'est pas mécanisée, dure deux mois et exige une main d'oeuvre considérable.
Or malgré la promesse de H&M de ne plus avoir recours à ce coton-là dans ses vêtements, l'ONG britannique, Anti-Slavery International, reste dubitative. Elle n'est en effet pas convaincue que des mesures concrètes aient été prises sur le terrain. Elle accuse notamment le géant suédois de l'habillement de refuser de stipuler dans ses contrats de vente que le coton ouzbek est interdit. « Nous voulons savoir ce qui se trouve derrière cet engagement, quelles sont les mesures que les sociétés ont prises pour s'assurer que le coton ouzbek ne soit pas dans leur chaîne d'approvisionnement », a déclaré une des responsables de l'association, à l'origine de la campagne.
De son côté, H&M jure que tous ses fournisseurs ont été informés de l'engagement pris en haut lieu.