Et si l'idée du revenu universel d'existence n'était pas morte avec la défaite de Benoît Hamon ? Ce principe, une des mesures phare du malheureux candidat socialiste à l'élection présidentielle, intéresse des départements.
Les présidents socialistes des conseils départementaux de l'Ariège, l'Aude, le Gers, la Haute-Garonne, la Gironde, l'Ille-et-Vilaine, la Meurthe-et-Moselle et la Seine-Saint-Denis, soutenus par les présidents des conseils de l'Ardèche et du Lot-et-Garonne, ont signé une tribune dans le Journal du Dimanche : ils se disent prêts à expérimenter le revenu universel d'existence, « sans dogmatisme ». Dans son programme, Benoît Hamon voulait verser un revenu de base à tous les Français gagnant moins de 1,9 SMIC, une somme modulée en fonction des revenus du travail et des allocations perçues.
Retisser les liens dans la société
Pour financer ce revenu universel d'existence, le candidat socialiste entendait agréger plusieurs prestations en une seule. Les signataires de la tribune ne donnent pas la recette de leur revenu de base, en revanche ils expliquent qu'ils sont les « témoins des profondes mutations qui affectent la société : l'intensification et la diversification de la précarité, l'éclatement du salariat, l'érosion des liens sociaux, et même la perte d'estime de soi ». Le revenu de base pourrait être en mesure de retisser les différents morceaux de cette société du chacun pour soi.
Innovation sociale
Dans cette tribune, les présidents des conseils départementaux veulent ainsi « innover socialement et redonner du sens à un projet de société » en prenant pour contre-exemple le Revenu de solidarité active (RSA) : un levier censé « vaincre la pauvreté », mais dans les faits celle-ci frappe toujours 9 millions de personnes en France. Le revenu universel d'existence pourrait permettre de tirer ces individus de la pauvreté et de mieux les insérer dans la société.