L’impôt sur les sociétés version surtaxée prolongé d’un an

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 16 octobre 2012 à 4h52

C'est le propre de tout impôt exceptionnel : On sait quand il commence, jamais quand il s'arrête... et en tout cas jamais quand il avait été promis qu'il s'arréterait. L'impot sur les sociétés version gonflée (+5%, s'ajoutant au taux déja élevé par rapport à la moyenne européenne de 33%) sera probablement prolongé d'une année. Parce qu'il faut bien trouver des recettes partout, d'abord, parce que le projet avorté de taxer les plus-values de cessions de parts d'entreprise à l'impôt sur le revenu, qui pouvait revenir à taxer à 60 % voire plus encore, ces transactions, a été abandonné avec la fronde des Pigeons. Or, ce projet aurait pu rapporter selon certaines simulations jusqu'à 1 milliard d'euros par an. C'était sans doute très présomptueux, si l'on tient compte de la possibilité pour un cessionnaire de transférer préalablement ses parts a une holding personnelle, ou encore du dispositif permettant d'être éxonéré si l'on acceptait de réinvestir le fruit de la vente dans une autre entreprise sous deux ans. Une option fiscale qui aurait permis de laisser du temps à beaucoup pour se retourner.

La surtaxe de 5 % sur l'impôt sur les bénéfices des sociétés (mise en place l'an dernier par... le gouvernement Fillon) devrait rapporter 800 millions d'euros en 2012, et Bercy espère que cette surtaxe pourrait rapporter encore plus en 2013, de l'ordre d'un milliard au total. Les entreprises auraient elles du mal à masquer leurs bénéfices deux années de suite consécutives malgré la crise ? Cela reste surtout des prévisions optimistes, basées sur des chiffres de croissance optimiste, et un état de santé global de l'économie optimiste.

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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