L'Italie joue-t-elle le jeu des opérateurs qui ne sont guère contents de la décision de Bruxelles de supprimer l'itinérance mobile et de faire de l'Union Européenne une zone unique de tarification des appels et sms ? Alors que le pays est en charge de la présidence de l'Union Européenne, l'Italie a proposé que la suppression du « roaming » soit repoussée. Elle est prévue pour fin 2015.
Laisser le temps aux opérateurs de s'adapter
Les opérateurs vont perdre beaucoup avec la suppression de l'itinérance des appels, des sms et de l'Internet mobile. Jusqu'à aujourd'hui, à moins de ne prendre des forfaits extrêmement chers, passer des appels et se connecter à Internet depuis l'étranger coûtait un bras. Une situation que Bruxelles estime incompatible avec une Europe unie.
Les opérateurs de téléphonie ont à maintes reprises fait savoir leur mécontentement mais rien n'y fit : l'itinérance des appels et des données s'arrêtera fin 2015, le 15 décembre 2015 très exactement. Un projet voulu par Neelie Kroes, commissaire européenne au numérique. La fin des appels hors forfaits, surtout pour les voyageurs et les habitants proches des frontières. A moins que tout ne change à cause de l'Italie.
L'Italie a en effet proposé que la fin du roaming soit reportée pour permettre aux opérateurs de s'adapter. Une proposition qui fait déjà scandale et qui ne fait guère les affaires du pays dont vient de commencer la période de présidence de l'Union Européenne. Les associations de consommateurs ont déjà fait entendre leur voix.
Le hors forfait favorable aux opérateurs... mais pas aux consommateurs
Les associations de consommateurs ont déjà vivement critiqué cette proposition qui préannonce un conflit entre le parlement européen et la Commission Européenne. Car retarder la fin du roaming ne fait les affaires que des opérateurs européens.
La fin du roaming devait être la fin du hors forfait, des surcoûts pour les consommateurs qui, notamment lorsqu'ils sont en vacances, peuvent payer plusieurs dizaines d'euros pour simplement regarder leurs mails sur leurs téléphones. Au sein d'une « Union Européenne » cela paraît inadmissible.
Cela aura un impact direct sur l'utilisation des données puisque 93% des 18-34 ans réduisent leur consommation téléphonique lorsqu'ils sont dans un autre pays européen et seulement 34% utilisent de la data dans la même situation. Uniquement à cause du surcoût hors forfait.