Ça y est. Le suspens n’aura pas été intenable, et Trump aura finalement très rapidement opté pour la solution la plus oecuménique et la moins problématique, et disons-le la plus consensuelle, dans son choix du successeur de Janet Yellen dont le nom est désormais connu puisqu’il s’agit de Jay Powell, qui est loin d’être un inconnu.
Un changement dans la continuité. Pas d’affolement à redouter. Et c’est vraisemblablement une bonne nouvelle (voyez, moi aussi je peux écrire l’expression “bonne nouvelle”, cela ne me pose aucun problème, il faut juste que ce soit le cas). Enfin, bonne nouvelle, dans le sens où il n’est pas à ce stade connu ou réputé pour être un faucon.
À la FED, Jay Powell a toujours soutenu la ligne de Janet Yellen
Yellen est l’ancienne conseillère économique de Bill Clinton et c’est elle qui dirige la Banque centrale américaine depuis 2014.
Son mandat prendra fin en février 2018 et c’est à ce moment-là qu’elle sera remplacée par Jay Powell qui ne représente pas du tout, de la part de Trump, un choix politique particulièrement transgressif dans la mesure où ce déjà membre de la FED n’est ni une colombe ni un faucon, mais qu’il a toujours suivi peu ou prou la politique menée par Janet Yellen qui a d’abord consisté à augmenter les stimulus monétaires avant de décider de tenter de les réduire progressivement.
Jay Powell devrait a priori piloter sa politique avec un pied sur l’accélérateur monétaire et un autre sur le frein, avec pour arbitrage les craquements sur les marchés boursiers et surtout… obligataires.
La nomination sans risque !
Jay Powell est un conservateur bon teint et fut d’ailleurs le sous-secrétaire au Trésor chargé des questions de finances domestiques de Georges Bush père. En 1991, il va gérer la crise liée à la Salomon Brother et fera nommer Warren Buffet à la tête de cette société pour éviter une crise systémique, il travaillera également pour le Groupe Carlyle où il réalisera l’essentiel de sa fortune estimée à environ 55 millions de dollars, ce qui fait de lui le gouverneur le plus riche de la FED !
Autant dire qu’il ne devrait pas prendre de risques démesurés.
En choisissant Jay Powell, Donald Trump a fait le choix de réduire considérablement les risques autour du vote de confirmation nécessaire pour accéder à ce poste et donc diminue grandement le risque d’incertitude pour les marchés.
En effet, Jay Powell est assez largement apprécié et compte peu d’ennemis, tout en sachant, et je cite Le Figaro, que “ses plus virulents critiques voient surtout en lui un homme sans grandes convictions, peu enclin à prendre des risques”.
Voilà qui est tout de même très rassurant pour l’avenir et qui va plutôt dans le sens d’une politique monétaire qui sera douce, avec une montée des taux très progressive et sans doute vite limitée, tout en sachant que loin d’être idéologue, à la moindre difficulté, Jay Powell ouvrira certainement le robinet autant que nécessaire.
Bref, cette nomination est très clairement une bonne nouvelle pour… les actifs tangibles ! Car pour la valeur des monnaies, c’est évidemment une autre paire de manches !
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae