Souvenez-vous de 2008 et de la crise des subprimes, quand les ménages américains les plus modestes ne pouvaient plus rembourser leurs prêts immobiliers.
L’éclatement de cette bulle a eu des effets désastreux sur l’économie de la planète entière. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la surprise a été totale, même pour les économistes les plus aguerris !
Tout l’inverse du contexte pré-coronavirus.
En effet, une majorité d’économistes attendaient au coin de la rue une crise financière d’envergure, la seule incertitude étant l’origine de la bulle redoutée. Et les prévisions allaient bon train !
Le coronavirus s’étant invité dans nos vies, la question est maintenant de savoir si le virus va détruire d’autres pans de l’économie.
Tour d’horizon des principaux risques tels qu’anticipés avant la crise du coronavirus.
Pourquoi une crise était attendue d’après les économistes
Pour une raison simple : en renaissant sur les cendres de 2008, le monde moderne a connu la croissance économique la plus longue de l’histoire, près de 12 ans.
Pour l’économiste américain Gerald Celente, cette croissance était toutefois en trompe-l’œil, car reposant sur de la “méthadone monétaire”, c’est-à-dire des quantités phénoménales d’argent déversées sur les marchés par les banques centrales. Or, cela gonfle artificiellement le prix des actions.
En effet, pour obtenir les meilleurs rendements, les investisseurs sont incités à prendre des risques, et un placement en action est risqué par nature.
Le Dow Jones, le principal indice de la bourse américaine est ainsi monté de 7 000 points en 2009 à plus de 29 000 points en 2020 !
Si à partir de 2008, ouvrir le robinet du crédit était le meilleur moyen pour remettre l’économie sur de bons rails, il n’a jamais cessé de couler, au point de rendre les marchés accrocs à l’argent frais et bon marché.
Comme un junkie à sa méthadone pour reprendre l’exemple de Gerald Celente…
Pour ces raisons, il ne faisait aucun doute que l’économie comportait des bulles spéculatives, potentiellement capables de renverser les marchés (et les gens).
Or, avec le coronavirus, ces bulles n’ont pas disparu, mais au contraire sont certainement plus proches d’éclater…
D’après les observateurs économiques, voici 4 risques à surveiller de près dans ces temps troublés.
Dette des étudiants américains
En combinant un coût des études extrêmement élevé et un accès facile au crédit, la dette des étudiants américains a explosé ces dernières années, pour atteindre près de 1 500 milliards de dollars. Un montant énorme…
Or, pour fonctionner, l’édifice américain est dans l’obligation de proposer en permanence de nombreux jobs bien payés aux jeunes diplômés, afin que ceux-ci puissent rembourser en temps et en heure. Les Etats-Unis ont donc tout intérêt à rester dans une croissance économique forte, ne serait-ce que pour “absorber” ces jeunes très endettés.
Deutsche Bank et les banques italiennes
Première banque allemande et une des plus importantes à l’échelle européenne, la Deutsche Bank enchaîne depuis longtemps de lourdes pertes, la faute notamment à des investissements très hasardeux et des amendes pour manquements à l’éthique...
Du côté des banques italiennes, la situation est également considérée comme préoccupante, car dans la continuité de la crise de 2008, elles détiennent encore trop de “mauvaises” dettes, c’est-à-dire avec un risque de non-remboursement.
Bref, tous ces établissements financiers sont affaiblis et en première ligne en cas de faillites massives des petites et moyennes entreprises.
Les entreprises zombies
Ce terme désigne les entreprises financées à coups de millions pendant les belles années, mais incapables de générer le moindre profit. Elles se sont multipliées grâce à l’abondance d’argent bon marché, notamment dans le secteur des valeurs technologiques.
Or, quand les investisseurs seront incapables de remettre au pot pour assurer leur survie, changement de contexte économique oblige, ces entreprises n’auront pas d’autre choix de gagner très rapidement de l’argent pour s’adapter, ou bien mourir, avec les risques pour l’économie que cela laisse entendre.
Dette des pays émergents
Grâce aux taux d’intérêt bas, de nombreux pays émergents (Chili, Inde, Brésil, etc..) ont profité de l’aubaine pour emprunter à tour de bras.
Ce qui a eu pour conséquence d’augmenter fortement leur taux d’endettement. Tant que les revenus sont là, il n’y a point lieu de s’inquiéter !
Mais pour cela, ces pays doivent donc garder une économie forte, mesurée par le PIB (Produit Intérieur Brut).
Si l’activité économique baisse fortement, le risque est donc que les revenus ne suivent plus pour rembourser cette dette.
De plus, quand l’économie d’un pays baisse, la devise de ce pays a tendance également à baisser. Or, comme cette dette est principalement libellée en dollars, il y a en plus un risque de taux de change. Par exemple, le Chili aura besoin de plus de pesos chiliens pour rembourser la même somme en dollars.
Et quand un pays fait défaut sur sa dette, cela n’est jamais un très bon signe pour l’économie mondiale….
Conclusion
L’économie est une science incroyablement complexe, qu’aucun analyste au monde ne peut anticiper avec certitude !
Toutefois, les risques présentés ci-dessus reviennent régulièrement dans les débats économiques et sont clairement identifiés.
Ce sont donc des sujets qui font l’objet de beaucoup d’attention, notamment des autorités de surveillance.
En tant que citoyen, il n’empêche que l’on peut se poser la question de savoir si le coronavirus ne va pas précipiter l’éclatement de ces bulles.