Les « aviseurs fiscaux » bientôt rétribués

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 23 novembre 2016 à 21h09
Lanceur D Alerte
cc/pixabay - © Economie Matin
560560 contôles fiscaux ont été lancées par Bercy sur la base des informations contenues dans les Panama Papers.

Si le scandale des Panama Papers a servi à quelque chose, c’est bien une montée en puissance de la lutte contre la fraude fiscale qui en résulte. Bercy souhaite désormais recueillir des informations auprès d’informateurs, qui pourront prétendre à des avantages fiscaux.

La pratique a déjà existé en France, mais faute de fondement légal, elle a dû être supprimée en 2003. Voici que les députés ont voté en faveur de sa réinstauration, à titre expérimental et pour une durée de deux ans.

Les lanceurs d'alerte rétribués

Le statut du lanceur d’alerte a déjà été renforcé début novembre 2016 pour les protéger contre le risque de licenciement ou de mesures de rétorsion de l’employeur. En effet, lorsqu’une personne a eu personnellement connaissance d’une menace ou un préjudice graves pour l'intérêt général, elle peut prétendre à ce statut et aux protections qui vont avec.

La nouveauté, c’est le principe de rétribution des lanceurs d’alerte. Mais attention, cette protection ne sera pas automatique : les dépenses correspondant à la rétribution des informateurs ne seront engagées qu’une fois que le Trésor aura recouvré les pénalités résultant des renseignements acquis.

Des protections pour l'entreprise

Les amendements législatifs prévoient également d’autres garde-fous pour protéger les entreprises des dénonciations abusives. Le lanceur d’alerte devra d’abord informer le chargé de déontologie au sein de son entreprise, ou, à défaut, son supérieur hiérarchique. Si ce geste reste sans effet, seulement alors aura-t-il le droit de solliciter les autorités. Si celles-ci entament une investigation, elle devra se faire dans le secret, jusqu’à ce que la culpabilité des personnes soupçonnées ne soit prouvée. Et seulement dans le cas où les services de l’État n’apportent pas de réponse, le lanceur d’alerte pourra-t-il transmettre ces informations à la presse.

Précisons que ces amendements concernent la fraude fiscale de grande envergure, surtout à l'échelle internationale.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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