A en croire le baromètre Fiducial des TPE, l’enquête de conjoncture trimestrielle réalisée par l’IFOP auprès des Très Petites Entreprises, le deuxième trimestre 2017 s’est révélé riche en pessimisme et en destruction d’emplois.
Ils broyent du noir
D’après le baromètre, ce trimestre s’inscrit « dans la droite ligne du quinquennat, où le pessimisme et les destructions d’emplois ont primé ». Rien que cela.
Voyons le pessimisme, d’abord. 71 % des patrons de TPE, ces micro-boîtes employant moins de dix salariés, se disent pessimistes au sujet du climat général des affaires (+1 point) et plus de la moitié (54 %) le sont également pour leur propre activité (+3 points). Le quinquennat de François Hollande serait, selon l’analyse, de surcroît marqué par un recul de l’optimisme (pour la situation de la France) de -10 points en moyenne par rapport à ceux de ses prédécesseurs. Un décrochage d’une même ampleur (-9 points) a été enregistré depuis 2012 au sujet de leur propre activité.
Quant à la création nette d’emplois au sein des TPE, elle s’érode lentement mais durablement depuis trois trimestres. Alors qu’elle se situait à +2 au 2ème trimestre 2016, elle se retrouve à nouveau dans le rouge pour s’établir à -0,5. Là encore, le bilan de Français Hollande est en dessous de celui de ses prédécesseurs, qui eux ont connu un solde moyen positif de de créations de postes.
Plus d’emplois détruits que créés
Autre fait marquant, les créations pures de postes s’avèrent relativement faibles par rapport aux trimestres antérieurs.
Pour Jean-Marc Jaumouillé, directeur des techniques professionnelles de Fiducial, « les TPE ont longtemps résisté en dépit d’une fragilité structurelle de leurs finances. Pendant plusieurs décennies, elles ont malgré tout compensé, en partie tout au moins, les suppressions d’emplois des grandes entreprises. Mais l’atonie économique, amplifiée par des erreurs politiques du pouvoir exécutif, les a contraintes à reconsidérer leur politique de l’emploi. C’était pour beaucoup une question de survie. Au cours du quinquennat de François Hollande, les TPE en activité ont donc détruit plus d’emplois qu’elles n’en ont créés ».
L’indicateur de situation financière, qui mesure l’écart entre le pourcentage des entreprises ayant constaté une amélioration et celui des TPE ayant enregistré une dégradation, s’élève à -13 contre -18 au trimestre dernier. Certes il progresse et marque une tendance à la hausse depuis 2014, mais il reste durablement négatif et retrouve à peine son niveau de 2012.
58 % des entreprises possèdent une trésorerie à l’équilibre contre 24 % pour lesquels elle est excédentaire et 18 % négative.
Cher monsieur le Président...
La situation peut-elle s’améliorer ? Les patrons de TPE n’en ont pas l’air très sûrs. 83 % des patrons interrogés estiment que les candidats à l’élection présidentielle n’ont pas porté une attention suffisante à leurs préoccupations. Pour preuve, invités à désigner le candidat s’intéressant le plus à leur situation, le grand vainqueur est « aucun » (45 %), loin devant Emmanuel Macron et François Fillon (15 % chacun), Marine Le Pen (7 %) ou Jean-Luc Mélenchon (6 %).
Pour ces chefs d’entreprise, les quatre chantiers prioritaires que le prochain président de la République devra mettre en œuvre concernent la réduction du chômage (83 %), la restauration de la confiance des Français (79 %), la baisse des impôts et des charges sociales (69 %) et la facilitation de leur quotidien entrepreneurial (61 %). Emmanuel Macron les entendra t-il ?