Les tablettes et les smartphones seraient nocifs pour les enfants

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Par Laure De Charette Modifié le 11 juillet 2016 à 8h23
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1200Les jeunes Français passent 1 200 heures par an devant les écrans (télévision, Internet, jeux vidéo, téléphone mobile).

Les parents veulent de manière générale que les enfants s'amusent ou tout simplement s'occupent, et les laissent tranquilles quelques minutes. Mais sans le savoir, ils abiment leur santé ! C’est du moins l’une des conclusions établies par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

Les enfants, plus fragiles

L'organisme s’est penché sur l’exposition des enfants aux radiofréquences et sur ses effets potentiels sur leur santé. Dans ses conclusions, l’Agence souligne que les enfants peuvent être plus exposés que les adultes en raison de leurs spécificités morphologiques et anatomiques, et notamment de leur petite taille, ainsi que des caractéristiques de certains de leurs tissus.

L’organisme émet donc une série de recommandations visant à adapter les valeurs limites réglementaires afin de réduire l’exposition des enfants aux champs électromagnétiques, qui commence dès leur plus jeune âge du fait de l’expansion de l’usage des nouvelles technologies.

L’Anses recommande dans ce contexte un usage modéré et encadré des technologies de communication sans-fil par les enfants.

Les travaux d’expertise menés par l’Agence sur la base des données actuelles issues de la littérature scientifique internationale ne permettent pas de conclure à l’existence ou non d’effets des radiofréquences chez l’enfant sur le comportement, les fonctions auditives, le développement, le système reproducteur mâle et femelle, le système immunitaire et la toxicité systémique, ni d’effets cancérogènes ou tératogènes.

En revanche, l’Agence conclut à un effet possible de l’exposition aux radiofréquences sur le bien-être des enfants et leurs fonctions cognitives (mémoire, fonctions exécutives, attention). Les effets observés sur le bien-être pourraient toutefois davantage être liés à l’usage des téléphones mobiles plutôt qu’aux radiofréquences qu’ils émettent.

Les données disponibles sur l’exposition montrent une forte expansion de l’usage des nouvelles technologies sans-fil, notamment chez les très jeunes enfants. La multiplicité et la diversité des lieux fréquentés par les enfants engendrent de multiples situations d’expositions, alors même que les usages des dispositifs radioélectriques (tablettes tactiles, jouets connectés, etc.) évoluent rapidement. Les enfants possèdent en outre leur propre téléphone mobile de plus en plus précocement.

Des ondes in utero ?!

Par ailleurs, à la différence des générations précédentes, les enfants sont aujourd’hui exposés, pour la plupart, à de multiples sources de radiofréquences dès leur plus jeune âge et même potentiellement dès la phase de développement in utero. Au-delà, les travaux d’expertise ont mis en évidence que les enfants pouvaient être plus exposés que les adultes, en raison de leur petite taille, de leurs spécificités morphologiques et anatomiques et des caractéristiques de certains de leurs tissus.

Concernant spécifiquement les téléphones mobiles, l’Anses rappelle sa recommandation, déjà formulée, invitant à réduire l’exposition des enfants, en préconisant un usage modéré et en privilégiant le recours au kit mains-libres.

Enfin, l’expertise a permis d’identifier plusieurs études mettant en évidence une association entre un usage intensif et inadéquat du téléphone mobile par des jeunes et une santé mentale affectée (comportements à risque, dépression, idées suicidaires, etc.).

L’Anses recommande que des études complémentaires évaluent l’impact sanitaire et psychosocial (apprentissage scolaire, relations sociales et familiales, etc.) chez les enfants lié à l’usage des technologies de communication mobile, en raison notamment de phénomènes addictifs, de troubles des rythmes circadiens, etc. Dans l’attente de ces résultats, l’Agence recommande aux parents d’inciter leurs enfants à un usage raisonnable du téléphone mobile, en évitant les communications nocturnes et en limitant la fréquence et la durée des appels.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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