Loyers à Paris : sans plafonnement ils ont explosé

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 22 janvier 2020 à 6h21
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0,5%Avec le plafonnement des loyers leur augmentation était inférieure à 0,5% par an.

Est-ce la preuve qu’il faut plafonner les loyers dans les zones où l’offre est de moins en moins importante ? Peut-être. En tout cas la dernière étude de l’Olap, l’Observatoire des loyers parisiens, démontrer que lors de la pause dans le système de plafonnement, les loyers ont explosé. Ils sont toutefois à nouveau plafonnés depuis juin 2019.

Un plafonnement supprimé par la justice

Tout a commencé en 2015 lorsque la Mairie de Paris s’est rendu compte de la jungle que représentaient les loyers parisiens : elle décide alors de fixer une règle obligeant les propriétaires bailleurs à respecter un certain plafond fixé en fonction de zones définies. L’Olap a étudié, sur un panel de 5.000 logements à Paris, l’effet de cette réforme et de sa suppression. Car, attaquée auprès du Conseil d’État, le plafonnement des loyers avait été annulé en 2017… puis réinstauré en 2019 après l’adoption de la loi Elan.

Lorsque le plafonnement était en vigueur, en 2016 et 2017, l’augmentation annuelle des loyers dans la Capitale a été moindre et, surtout, inférieure à l’inflation. +0,4 et +0,5%, respectivement, pour 2016 et 2017. Une véritable aubaine pour les locataires car avant l’adoption de cette réglementation les loyers augmentaient allègrement de plus de 2% par an.

2018 : l’année du rattrapage

Lorsqu’en 2017 la justice annule le plafonnement des loyers, les propriétaires bailleurs ne se sont pas faits prier : ils en ont profité pour procéder à une sorte de « rattrapage », un peu à l’instar d’Engie ou d’EDF sur les tarifs de l’énergie.

Selon l’étude de l’Olap, en effet, en 2018 les loyers ont augmenté en moyenne de 1,7% dans la Capitale, soit plus de 3 fois plus que les deux années précédentes… mais moins qu’au début des années 2010. Sans doute certains propriétaires n’ont pas profité de l’occasion… ou n’ont pas voulu donner un coup de massue à leurs locataires.

Les petites surfaces sont les plus touchées par la jungle des loyers

Sans surprise, Paris étant une ville très dynamique et, surtout, étudiante, les petites surfaces de type studio sont les plus concernées par des loyers bien trop élevés. Toute personne ayant tenté de louer un studio à Paris pour elle ou pour un de ses enfants le sait : l’offre est basse et, du coup, les propriétaires en profitent.

L’Olap a notamment analysé la part des petites surfaces de moins de 20 mètres carrés qui, en 2018, auraient eu un loyer supérieur au plafond autorisé si celui-ci n’avait pas été annulé. Le taux est énorme : 70 %.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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