Le lundi de Pentecôte rapporte près de 2,4 milliards d’euros à l’Etat pour lutter contre la dépendance

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Modifié le 20 mai 2013 à 13h42

Redevenu férié en 2008, après notamment plusieurs années d'instabilité, le lundi de Pentecôte offre aux écoles, aux collèges, aux lycées, aux universités, à toute l'administration, et à une majorité d'entreprises, la possibilité de ne pas fonctionner en ce jour férié.

Une journée offerte donc, et qui permet de financer des actions de lutte contre la dépendance. On estime à 20 % le nombre de personnes qui travaillent quand même ce lundi. Toutefois, même si certains poussent quand même la porte de leur bureau en ce jour, la suppression du lundi de Pentecôte n'est pas à l'ordre du jour. Et même si la CFTC continue toujours de demander la fin de ce jour férié.

Il faut dire que c'est de l'histoire ancienne. Ce jour chômé prend racine à la Révolution française, et a été inscrit dans la loi en 1801 en tant que jour férié. Et c'est en 2008 que le Conseil d'Etat le valide après quelques années d'imbroglio politique, provoqué par la mise en place, en 2004, d'une journée nationale de solidarité.

Cette décision de l'Etat est en fait la conséquence directe de la canicule de l'été 2003, où 15 000 personnes âgées sont mortes. Depuis, les autorités ont prit conscience de l'isolement de ces personnes, et c'est ainsi que Jean-Pierre Raffarin a instauré la CSA, la contribution solidarité autonomie, qui correspond à 0,3 % de la masse salariale. Une contribution payée uniquement par les employeurs pour financer une partie des plans d'actions contre l'isolement.

En contrepartie, les employés devaient "offrir" une journée à la nation, un jour sans être payé, pour financer, de leur côté, la lutte contre l'isolement des personnes âgées. Une mesure extrêmement difficile à appliquer mais que le gouvernement actuel encourage aujourd'hui après l'avoir critiquée, alors que la CFTC continue de demander sa suppression, pour la 9ème année consécutive.

Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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