Nucléaire : 1,8 milliard d’euros de commandes pour TechnicAtome

TechnicAtome, le fleuron français de la propulsion nucléaire navale

TechnicAtome, acteur clé de la propulsion nucléaire navale française, est sortie du groupe Areva en 2017. Et ce fleuron français, n'ayant pas le droit d'exporter ses techniques, vit essentiellement des commandes de l'État. La bonne nouvelle, c'est que celles-ci ne cessent d'affluer. À tel point que l'entreprise française pourrait bientôt afficher un chiffre d'affaires deux fois supérieur à celui qu'elle enregistrait lorsqu'elle était encore dans le giron d'Areva. TechnicAtome vient de rendre public son carnet de commandes qui s'élève à 1,8 milliard d'euros d'ici à 2030. Grâce aux commandes publiques, l'entreprise enregistre depuis 2020 « une croissance de l’ordre de 10% de son chiffre d’affaires et une hausse de 5% en moyenne de ses effectifs, à 2 100 personnes en 2023 », selon son PDG Loïc Rocard. Son chiffre d'affaires pour l'année 2023 s'élève à plus de 550 millions d'euros (+11% par rapport à celui de 2022), ce qui lui a permis de réaliser une rentabilité opérationnelle de 20% et un résultat net de 15%.

L'État ayant prévu de renouveler sa flotte, il lui a ainsi passé commande pour équiper les trois derniers sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) de la classe Barracuda pour une livraison prévue d'ici 2029 (un réacteur nucléaire chacun). TechnicAtome devra par ailleurs livrer les réacteurs d'ici 2035 et 2050, pour équiper les quatre prochains sous-marins lanceurs d'engins de troisième génération, les SNLE 3G. Deux autres réacteurs sont par ailleurs destinés à équiper le porte-avions de nouvelle génération (PA-NG) dont la construction débutera en 2025, et qui vise à remplacer le Charles-de-Gaulle d'ici 2036-2037.

Près de 20% de ces activités sont dédiées au nucléaire civil

La stratégie de TechnicAtome ne se limite pas au domaine de la défense, même si 83% de ses activités y sont consacrées. Le reste s'oriente aussi vers le nucléaire civil. TechnicAtome fait ainsi partie du projet Nuward d'EDF en collaboration avec le CEA et Framatome. Ce dernier vise à développer de petits réacteurs modulaires (SMR) qui permettraient de répondre à la demande croissante en énergie tout en décarbonant la production.

En parallèle, TechnicAtome a été chargée de la rénovation du centre de recherche nucléaire de Cadarache (Bouches-du-Rhône) par le CEA qui comprend notamment la construction du réacteur Jules Horowitz (RJH), ce dernier étant destiné à tester et à expérimenter le comportement des combustibles et des matériaux mis sous irradiation. Il s'agit du « plus grand chantier de l'année 2024 » comme le souligne le PDG de l'entreprise, Loïc Rocard. Hautement stratégique pour la France, l'installation de Cadarache, qui existe depuis 1960, n'est autre que le plus important centre de recherche nucléaire européen, ce dernier disposant du plus gros réacteur destiné à la recherche sur la fusion nucléaire.