Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Il a entendu les Gilets Jaunes le petit père du peuple Macron, pour preuve, il supprime l’ENA et va rétablir l’ISF. Enfin, il va même établir l’ISF…
Je ne sais pas qui se fiche du président dans la caste mamamouchesque, mais cette dernière m’a franchement bien fait rire…
Il veulent remplacer l’ENA par l’Institut Supérieur des Fonctionnaires ce qui donne à la place de l’ENA,…. l'ISF !!!
Oui… l’ISF c’est drôle tout de même, et j’ai beaucoup de mal à croire que le gus derrière cette idée géniale ne se soit pas rendu compte que l’Institut Supérieur des Fonctionnaires cela donne ISF et que l’ISF actuellement est un sujet plutôt brûlant.
D’ailleurs j’écrivais dans mon édito consacré aux annonces non annoncées de sa Sainteté Elyséenne, que :
« Je crois dans l’excellence républicaine et nous avons besoin d’une élite, de décideurs. Simplement, cette élite doit être à l’image de la société et être sélectionnée sur des bases exclusivement méritocratiques. C’est pourquoi nous changerons la formation, la sélection, les carrières en supprimant l’ENA et plusieurs autres structures pour en rebâtir l’organisation profonde », détaillait-il.
Hahahahahahaha On va donc changer le nom du bidule… Par exemple le Crédit Lyonnais avait fait tellement de conneries, qu’il a été renommé LCL. Vous pouvez prendre tous les exemples. Les changements de nom servent à changer les images. On va donc sans doute passer de l’ENA à l’ANE mais nous garderons les mêmes bourricots.
Quand on vous dit qu’on nous prend pour des cons…
Voyez le pire là-dedans, ce n’est pas ce qu’ils font, le pire, c’est de savoir ce qu’ils vont faire avant même qu’ils ne le fassent.
C’est affligeant de médiocrité et de prévisibilité.
Le problème n’est pas l’ENA…
L’ENA a su former de grands serviteurs pour notre pays. C’est ce qui est demandé à cette école.
Un énarque, n’est pas un créatif, un dessinateur, ou encore un artiste! Un énarque est un haut fonctionnaire, et un haut fonctionnaire cela se forme, se prépare.
Il n’y a pas un seul pays au monde avec un peu d’ambition et fonctionnant bien qui n’a pas pensé les formations de ses élites et de ses hauts fonctionnaires.
C’est une évidence.
L’ENA est indispensable, et si vous ne voulez pas l’ENA dite l’ISF, mais cela ne changera rien au besoin d’avoir une caste de hauts fonctionnaires formés à la haute fonction publique.
Le problème c’est la manière dont on y rentre et il n’y a rien de plus « juste » que les concours.
Le problème c’est surtout… les contre-pouvoirs que l’on va instaurer et faire en sorte qu’une petite caste ne s’arroge pas tous les pouvoirs, mais ce problème est vieux comme le monde, c’est un problème de gouvernance, et les institutions dans les textes savent globalement prendre en considération ces risques et ces difficultés.
Le problème c’est que révision constitutionnelles après révision, l’esprit de nos institutions a été totalement dévoyé de même que leur fonctionnements quotidien.
Changer le nom de l’ENA en ISF au delà de la provocation même du nom dans le contexte actuel et cela s’apparente au coup de pied de l’âne de quelques anciens élèves qui savent très bien qu’une grande école de la fonction publique est indispensable.
Le problème n’est pas l’école.
Le problème c’est la gouvernance
Le problème c’est le contrôle et la souveraineté du peuple qui doit aussi s’imposer sur tous les hauts fonctionnaires qui ne sont que de humbles serviteurs d’un état sensé être lui-même tout aussi humblement au service de son peuple.
Comme l’essentiel a été oublié, comme l’essentiel ne doit surtout pas être abordé, alors, logiquement, il était plus que prévisible qu’ils cherchent simplement à noyer le poisson avec un changement de nom de l’école…
En Angleterre vous sortez d’Eaton, de Cambridge ou d’Oxford. Aux Etats-Unis vous sortez d’Harvard ou de Yale, en France vous aurez fait Science Po/Ena, ou X/Ena. Parfait. Bravo, très bien.
La population ne demande pas la suppression de l’ENA, la population demande à pouvoir réellement exercer sa souveraineté et être autorisée à décider de ce qui lui semble bon pour elle.
Ce principe assez simple d’autodétermination de sa vie est appelé d’ailleurs souveraineté et démocratie. Deux idées avec lesquelles nous avons grandi, mais devenues l’ombre d’elles-mêmes.
Tout ceci est tout simplement affligeant.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae