Les réseaux de soins, un modèle à explorer ?

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 20 février 2017 à 20h58
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343Selon la Fondation Concorde, la généralisation des réseaux de soins pourrait réduire le coût moyen d'une visite en centre dentaire de 343 euros.

Et si, pour améliorer l’efficacité de son système de santé et résoudre le déficit de la Sécu, la France prenait l’exemple sur ses voisins européens ? Dans une note d’analyse, la Fondation Concorde appelle à s’intéresser à une solution qui marche très bien aux Pays-Bas qui a jusqu’ici été peu explorée en France : les réseaux de soins.

La Sécu : trop complexe et inefficace, selon la Fondation Concorde

Pour les économistes de la Fondation Concorde, la raisons des dysfonctionnements du système de santé français tiennent à son mode d’organisation. Un remboursement assumé à la fois par l’Assurance maladie et les complémentaires est source d’inefficacités et créé des coûts administratifs inutiles, estiment-ils.

Le problème s’aggrave d’autant plus qu’en France, les complémentaires travaillent « à l’aveugle », c’est-à-dire qu’elles ne disposent pratiquement pas d’informations sur les soins qu’elles remboursent. Résultat : elles ne sont pas en mesure de contrôler le bien-fondé des montants demandés. Pour la Fondation Concorde, ce système encourage le recours à des soins sans réelle utilité et de ce fait engendre des coûts excessifs pour la Sécurité sociale.

Remettre à plat la Sécu et créer des réseaux de soins

Afin de remédier à ce problème, les auteurs de la note d’analyse appellent à regarder du côté de l’Allemagne et des Pays-Bas. Dans ces pays, il y a deux listes d’actes médicaux : ceux que rembourse intégralement l’Assurance maladie et ceux qui sont intégralement à la charge des complémentaires. Ce mode d’organisation est plus transparent pour les organismes de remboursement et nécessite un moindre coût de gestion. Résultat final : le coût des soins baisse, ils deviennent plus abordables à un plus grand nombre de patients. (Pour rappel, un tiers des Français ont déjà renoncé à consulter un médecin spécialiste, faute d’argent, et 47 % ont déjà repoussé pour la même raison l'achat de lunettes, de lentilles ou de prothèses dentaires.)

Autre vecteur de rationalisation : la création de réseaux de soins. Il s’agit de rattacher les assurés d’une complémentaire A à des médecins libéraux et centres de santé précis, les assurés d’une complémentaire B à une autre liste de médecins libéraux et centres de santé bien précise etc. Ce mode d’organisation commence déjà à voir le jour chez les opticiens, certains centres dentaires et auditifs s’y mettent également. Comme ces professionnels s’engagent à modérer leurs tarifs lorsqu’ils rejoignent un réseau, leurs prestations deviennent plus accessibles. Ils reçoivent également un flux de patients qu’ils n’auraient pas atteint autrement. Selon la Fondation Concorde, ce modèle pourrait permettre de réduire les prix des soins de moitié par rapport au prix moyen du marché. En d’autres mots, le gain moyen par patient serait de 821 euros en réseau d’audioprothésistes et de 343 euros en réseau dentaire.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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