La vague de chômeurs arrive : 2020 a détruit plus d’emplois que 2019 en a créés

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 12 mars 2021 à 11h13
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5%La Banque de France table sur une croissance d'au moins 5% en 2021.

Il est loin le temps où le gouvernement affichait fièrement son objectif d’un taux de chômage de 7% ou moins en France avant la fin du quinquennat, soit en 2022. La pire crise économique de l’histoire moderne, accessoirement pire crise sanitaire de l’histoire moderne également, est passée par là. L’Insee a fait les comptes : des centaines de milliers d’emplois ont été détruits en 2020.

320.000 emplois détruits dans le privé en 2020

Publiée mardi 9 mars 2021, la dernière analyse de l’Insee sur l’emploi, notamment sur le quatrième trimestre 2020, permet d’établir le bilan de l’année… et, sans surprise, il est catastrophique. L’année 2019 est bien loin, avec ses résultats très positifs et ses 263.000 emplois créés.

En 2020, au contraire, ce sont 320.300 emplois qui ont été détruits dans le secteur privé, dont 20.600 pour le seul quatrième trimestre. En moyenne, tous les mois la France perdait 26.000 emplois, même si le gros de la suppression s’est concentré, sans surprise, au premier trimestre 2020.

À cause du premier confinement, en effet, 700.000 postes avaient été supprimés, et les créations d’emplois des trimestres suivants, notamment les 425.600 postes créés durant l’été, n’auront pas suffit à compenser le solde négatif.

Le secteur public sauve, un peu, la mise

Si l’emploi dans le secteur privé finit l’année avec un trou béant, l’Insee souligne que le secteur public aura, malgré tout, permis de limiter très légèrement la casse. 36.200 emplois ont été créés dans la fonction publique, soit 10% de la perte totale. Mais là aussi, cela ne suffira pas à compenser la destruction d’emplois enregistrée sur l’année.

Le solde final, selon l’Insee, est donc d’une destruction de 283.900 emplois en France en 2020.

Le nombre d’emplois au niveau de… fin 2018

Ces données de l’Insee font définitivement oublier l’objectif des 7% de chômage en 2022, que le gouvernement avait par ailleurs abandonné très tôt après le début de la crise. Il faut dire qu’en un an, la France aura détruit autant plus d’emplois que créés l’année précédente.

Entre début 2019 et fin 2020, soit sur deux ans, le solde des emplois, si on reprend les données des l’Insee, est négatif de près de 20.000. En termes d’emplois, donc, la France est de retour au niveau de fin 2018…

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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