Critères européens de dette et déficit : Villeroy de Galhau pour un statu quo

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 19 avril 2021 à 8h28
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@shutter - © Economie Matin
122%La dette de la France devrait dépasser 122% du PIB en 2021.

Avant même que la question ne devienne un débat européen, c’est un débat franco-français qui s’ouvre : le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau prône le statu quo concernant les critères de dette et de déficit du Pacte de stabilité européen. Or, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a lancé l’idée d’une réécriture…

Pacte de Stabilité : réécriture ou maintien ?

Tout a commencé mercredi 14 avril 2021 : Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a déclaré sur RMC que les critères du Pacte de Stabilité, qui fixent le déficit public maximum à 3% du PIB et la dette à 60% du PIB, étaient dépassés. S’il ne veut pas d’un déficit plus élevé, il appelle à ce que le critère de la dette soit revu, à la hausse, notamment à cause de la crise sanitaire qui a fait exploser la dette de l’ensemble des pays européens, et notamment celle de la France.

On notera que le ministre ne fait que reprendre, un an et demi plus tard, l’énième critique de ces critères du président de la République : Emmanuel Macron, en novembre 2019 soit avant la crise sanitaire et économique, déclarait au journal The Economist que « le débat autour du 3% dans les budgets nationaux, et du 1% du budget européen, est un débat d’un autre siècle ».

Mais le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, est d’un tout autre avis.

Des changements dans les règles, oui, mais pas celles demandées par le gouvernement

Bruno Le Maire avait néanmoins précisé que la question de changer le Pacte de Stabilité aurait été portée à Bruxelles en temps et en heure, la crise sanitaire n’étant pas encore résolue. Mais rien que l’idée de soulever cette problématique a conduit le gouverneur de la Banque de France à réagir.

Jeudi 15 avril 2021, François Villeroy de Galhau a proposé, au contraire, que soient maintenus ces objectifs : « contrairement à certaines propositions récentes, nous ne devrions pas, à mon sens, abandonner les objectifs numériques qui sont inscrits dans le traité : ce sont des ancrages utiles ». Les 60% de dette, par exemple, pourraient être un objectif « pour la dette à long terme ».

Un changement, toutefois, serait le bienvenu, selon le Gouverneur de la BdF : l’obligation de réduire de 5% par an la dette pour les pays dépassant les 60%, pays dont fait partie la France. Une règle « trop exigeante », selon lui, qui « devrait être adaptée », en particulier au vu de la nouvelle situation macroéconomique liée à la Covid-19.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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