Bientôt, on sera peut-être bloqué chez soi, sans pouvoir prendre sa voiture pour aller travailler, et de surcroît sans électricité. C’est le scénario catastrophe qui pourrait se produire en théorie, si la CGT met ses menaces à exécution. En réalité, le gouvernement dispose heureusement de divers moyens pour éviter ce blocage total du pays.
Vers une pénurie de carburant ?
La CGT compte près de 700 000 adhérents. Et depuis qu’elle parvient à mobiliser les foules contre la loi travail de Myriam El Khomri, elle se sent pousser des ailes. Alors elle multiplie ces derniers jours les appels à la grève. Et il faut dire qu’ils sont plutôt entendus par les troupes sur le terrain.
Comme l’explique le site Internet d’Europe 1, six des huit raffineries françaises sont désormais au ralenti ou à l’arrêt, ce qui réduit considérablement l’approvisionnement en carburant. Résultat : environ 20 % des stations d'essence sur les 12 000 que compte la France sont touchées par la pénurie de carburant, selon le ministre d'État aux Transports, Alain Vidalies.
Cela s’explique aussi par le fait que les gens ont fait des réserves ou sont tous, du moins allés faire le plein en catastrophe, pour ne pas manquer d’essence dans les jours à venir. "Ces trois derniers jours, nous avons [...] battu tous les records de consommation, c'est-à-dire que nous sommes avec 500 % d'augmentation dans certains secteurs parce qu'il y a de la précaution", a déclaré le ministre Vidalies en période de questions à l'Assemblée nationale, avant d'ajouter que "la situation est stabilisée".
Puiser dans les réserves stratégiques
Reste que le gouvernement a déjà puisé dans les réserves stratégiques. Trois jours de stocks ont été utilisés, sur un total de cent quinze disponibles. La France peut donc tenir, au pire, trois mois. En revanche, les stocks commerciaux pour les entreprises devraient tenir une "trentaine de jours", dixit le chef de la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC).
Après, le gouvernement a une option : réquisitionner les raffineries et leurs salariés.
Mais ce n’est pas tout : désormais, ce sont les raffineries, et donc la production d’électricité, qui sont dans le collimateur du syndicat, à la recherche de moyens de pression efficaces. La CGT a appelé à la grève dans les centrales nucléaires d’EDF.
Mercredi en début de soirée, elle a indiqué que les 19 centrales nucléaires ont voté la grève.
La fédération, majoritaire dans le secteur, a également annoncé le recours à des baisses de charge dans les centrales produisant de l’électricité. Il pourrait donc y avoir aujourd’hui des baisses de charge, voire des coupures de réseau.
"La CGT ne fait pas la loi" a pourtant assuré hier Manuel Valls, Premier ministre...