La performance énergétique, un critère d’achat désormais incontournable ?

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Par Séverine Amate Publié le 16 mai 2022 à 5h49
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30%Seulement 30% des vendeurs connaissent le diagnostic de performance énergétique (DPE) de leur logement.

Même si l’envie de réaliser des travaux anime la majorité des acquéreurs ayant un projet dans l’ancien, le diagnostic de performance énergétique (DPE) constitue, plus que jamais, un élément déterminant de l'acte d'achat.

Le DPE : scruté par les acheteurs mais méconnu des vendeurs

Pour réaliser une vente optimale, mieux vaut connaître les performances énergétiques de son logement ! C’est en substance, ce qui ressort du dernier Observatoire du Moral Immobilier réalisé par OpinionWay pour le compte de SeLoger et qui révèle que 81 % des acheteurs y porteront une attention toute particulière avant de programmer une visite, alors même que seulement 30 % des vendeurs connaissent le diagnostic de performance énergétique (DPE) de leur logement. Cette dichotomie pourrait s’avérer pénalisante pour les vendeurs, dans un contexte où le marché revient sur ses fondamentaux. Avec un recul des transactions prévu en 2022 après une année 2021 exceptionnelle et une augmentation des marges de négociation, plus que jamais, les vendeurs doivent tout connaître de leur logement pour le vendre au meilleur prix et dans les meilleurs délais. Ils doivent donc s’intéresser au diagnostic de performance énergétique (DPE), qui est devenu un des différents critères de choix du côté des acquéreurs.

La performance énergétique est corrélée à la notion de bien-être

Ce changement de comportement de la part des acheteurs s’explique tout d’abord par la crise sanitaire et les confinements successifs qui ont recentré les Français sur leur logement et le bien-être qu’il génère. Le niveau d’exigence concernant son propre logement a augmenté en proportion du temps passé chez soi. Très logiquement, lorsqu’un ménage souhaite acquérir un logement, il transpose son niveau d’exigence aux logements mis en vente. Pour un acquéreur, la notion de bien-être est fortement liée à la performance énergétique, preuve de la qualité du logement. Ainsi, pour 88 % d’entre eux, la performance énergétique du bien à acheter est un critère important. Il est même considéré comme « très important » pour un tiers des candidats à l’accession.

Pour autant, les logements les moins performants ne sont pas exclus de la short-list des candidats à l’accession ! Ces derniers sont extrêmement nombreux (84 %) à rechercher un bien avec travaux. Ce taux grimpe à 93 % pour les candidats à l’accession d’un bien de 500 000 € ou plus. Il faut dire que pour les acheteurs, mettre la main à la pâte permet d’obtenir un meilleur rapport prix-localisation (pour 49 % d’entre eux), une surface plus grande (34 % des sondés et, particulièrement 64 % des porteurs de projet en petite couronne parisienne) mais aussi de pouvoir aménager le bien en fonction de ses propres goûts (50 % des répondants).

Autre avantage perçu par les acquéreurs : le mauvais état énergétique d’un bien leur laisserait, selon eux, la possibilité de négocier le prix d’acquisition. 92 % des porteurs de projet indiquent que l’état énergétique de leur futur logement influencera leur approche en matière de négociation immobilière. Ce taux grimpe même à 96 % chez les primo-accédants, au budget souvent serré. Pour éviter qu’un mauvais DPE ne devienne une arme de négociation massive pour les acquéreurs, plus que jamais, les vendeurs doivent parfaitement maîtriser les caractéristiques de leur logement et ses avantages, pour les mettre en valeur et ainsi limiter la marge de négociation.

Les jeunes, les CSP + et les couples n'ont rien contre les travaux

Les candidats à l’accession prêts à se relever les manches sont plus jeunes que les autres (44 % ont moins de 35 ans, contre 29 % des porteurs de projet ne souhaitant absolument pas acheter un bien avec travaux). Ils appartiennent davantage à la catégorie CSP+ (58 %) et mènent le plus souvent un projet avec leur conjoint (67 %). Plus de la moitié d’entre eux disposent d’un budget de moins de 300 000 € (57 % des sondés), 26 % entre 300 000 € et 500 000 € et les 14 % restants envisagent une acquisition de plus de 500 000 € (il manque 3 %).

S’ils sont peu représentés dans les villes entre 60 000 et 100 000 habitants et à Paris, ces acheteurs arpentent les rues des agglomérations de plus de 100 000 habitants (17 % des porteurs de projet souhaitent acquérir un bien avec travaux), des bourgs en zone rurale (21 %), des petites villes de 2 000 à 20 000 habitants (26 %) et des villes moyennes de 20 000 à 60 000 habitants (19 %).

Enfin, ils envisagent plutôt de se positionner sur une maison (58 %) que sur un appartement (19 %)…. même si au final, pour 20 % des acheteurs souhaitant un bien avec travaux, c’est l’opportunité offerte par le marché qui les incitera à se positionner sur un logement individuel ou collectif. Notons enfin que la région Sud-Est est le territoire le plus envisagé par ces acquéreurs (27 %), loin devant le Sud-Ouest qui ne concentre que 12 % d’entre eux.

MaPrimeRenov’ a la cote auprès des candidats à l’accession

Preuve que les candidats à l’accession souhaitent plus que jamais passer à l’action et se positionner sur des biens avec travaux : ils sont bien informés ! Au point que la notoriété de MaPrimeRénov’ enregistre le score le plus élevé depuis son lancement. 61 % des porteurs de projet ont déjà entendu parler de cette aide aujourd’hui. C’est 9 points de plus par rapport à novembre 2021 et 13 points de plus par rapport à février 2021.

Rappelons que MaPrimeRénov' est une aide versée sous forme de prime. Elle est ouverte à tous les propriétaires, quel que soit leur niveau de revenu. Actuellement, MaPrimeRénov' est particulièrement populaire auprès des acquéreurs de 50 ans et plus puisqu’ils sont 73 % à la connaître.

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Directrice des Relations Médias Groupe SeLoger, Porte-Parole de l'Observatoire du Moral Immobilier

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