Pétrole : Comme prévu l’Iran ne compte pas geler sa production

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 17 février 2016 à 15h54
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75%Le cours du baril de pétrole a chuté de 75% en 18 mois.

Mardi 16 février 2016 les pays de l'OPEP, réunis en secret à Doha, annonçaient un accord très attendu mais décevant : la production de pétrole serait gelée aux niveaux de janvier 2016 si et seulement si d'autres pays, en particulier l'Iran et l'Irak, acceptaient de le faire également. Mercredi 17 février 2016 la réponse d'un des intéressés est arrivée et, sans surprise, il ne va pas se plier à la décision de l'OPEP.

La demande de l'OPEP est "illogique"

Le gel de la production a été décidé afin d'endiguer la chute du cours du pétrole en Bourse. Porté par une surproduction qui n'a pas été suivie par une hausse de la demande, le pétrole a perdu 70 % de sa valeur en Bourse depuis juillet 2014. Les pétroliers et les Etats demandaient à l'OPEP de réduire la production mais le cartel de l'or noir n'a décidé que de geler la production aux niveaux de janvier 2016. Tout juste de quoi stabiliser le prix aux alentours de 30-35 dollars le baril, au mieux.

Cet accord, pour qu'il soit valable, devait être accepté également par l'Iran et l'Irak. Une condition mise par l'Arabie Saoudite et qui risquait fortement de compromettre l'opération. Ça n'a clairement pas raté.

Mehdi Asali, représentant de l'Iran auprès de l'OPEP, a déclaré tout simplement que demander à son pays de geler la production de brut était "illogique".

"Quand l'Iran était sous le coup des sanctions, plusieurs pays ont augmenté leur production et ont causé la baisse des prix du pétrole. Comment peuvent-ils s'attendre à ce que l'Iran coopère maintenant et en paye le prix ?" a déclaré M. Asali dans le quotidien iranien Shargh, repris par la BBC.

L'Iran, dont les sanctions économiques ont été levées mi-janvier 2016 après l'accord sur le nucléaire, avait en effet déjà annoncé vouloir porter sous trois mois sa production de pétrole à 4 millions de barils par jour, contre 2,6 millions avant la levée de l'embargo. Un objectif que les spécialistes estiment impossible mais toute augmentation de la production renforcerait la situation actuelle où l'offre est largement supérieure à la demande.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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