Plus-values : les nouvelles mesures en préparation

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 8 octobre 2012 à 5h17

Dix jours après la présentation du projet de loi de Finances 2013 qui prévoyait de taxer les plus values de cession de parts de société au barème de l'impôt sur le revenu, et non plus au forfait de 19 %, le gouvernement aurait déja revu sa copie. La fameuse copie décriée par le mouvement des pigeons, dont toute la toile parle, même à l'étranger.

Le plus gros souci pour le gouvernement était de parvenir à définir le "créateur d'entreprise". Quasiment impossible, sachant que les créateurs d'entreprise eux-mêmes auraient eu du mal à l'aider sur ce point précis : Quand on crée une boîte à cinq associés, tous opérationnels, lequel est le créateur ? Au final, le critère retenu devrait être la part détenue au capital. Avantage : les porteurs de projet sont en général sanctuarisés par les investisseurs en conservant une part de capital significative, même après injection de capitaux, afin de conserver intacte leur motivation. A l'inverse, les investisseurs eux-aussi prennent en général des parts non négligeables du capital, pour des raisons de contrôle, franchissant quand ils le peuvent des seuils stratégiques : 5 % permet l'accès aux comptes, 33 % offre une minorité de blocage. Ainsi, le gouvernement devrait retenir un seuil autour de 10 à 15 %, seuil à partir duquel les cessions de parts seront à nouveaux forfaitairement taxées à 19 %.

On est loin de l'usine à gaz imaginée préalablement, avec des systèmes de bonus annuels permettant de bénéficier d'abattements. Reste néammoins le sort désormais ingrat des petits actionnaires, situés en dessous du seuil de 10 à 15 %. Ce rôle, souvent échu au "friends and familly" et aux business angels, qui permettent à l'aventure entrepreunariale de démarrer en apportant les premières dizaines ou centaines de milliers d'euros, risque de devenir plus ingrat que jamais, puisque taxé au barême de l'IR (impôt sur le revenu) Et donc, de fait, jusqu'à 60,5 % (45 % + 15,5 % de prélévements sociaux, voire 75 % au dessus d'un million d'euros). Cependant, on peut espérer que pour cette catégorie là d'investisseurs, les conseils de passer par un PEA ou une holding afin d'être exemptés d'imposition seront donnés en temps utile par les comptables et avocats qui accompagnent les start-up.

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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