À défaut de vous enrichir, préservez votre patrimoine ! (2/2)

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Par Charles Sannat Modifié le 19 septembre 2012 à 9h56

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Si nous croisons les trois points évoqués plus haut, nous pouvons penser que les meilleurs placements et les stratégies les plus pertinentes seraient :

1/ Les terres agricoles et / ou une maison de campagne avec un immense terrain (plus il y a d’hectares, mieux c’est).

2/ L’or pour remplacer les monnaies condamnées est la seule alternative crédible. L’un des principaux reproches fait à l’or est de ne pas pouvoir accompagner la croissance puisque la quantité d’or est limitée. Justement, ca tombe bien, il n’y a plus de croissance et nous rentrons même en décroissance (c’est cela la déflation).

3/ Avoir le moins d’actifs financiers possible en banque… compte tenu de la fragilité du système bancaire international.

4/ Je pense que le point bas du CAC 40 sera un retour sur les niveaux de 1995 à 1998 soit en gros un CAC compris entre 1500 et 1800 points. Les actions ne sont donc pas un bon investissement, d’autant plus que les profits des entreprises sont dans ce contexte condamnés à baisser.

Néanmoins, une action est avant tout un titre de propriété. Il faut avoir des actions. Le problème c’est lesquelles acheter, quand et comment.

Comment ? Par exemple dans un contrat d’assurance vie gérant les titres vifs pour cumuler les avantages de l’enveloppe fiscale assurance vie et ceux des actions en direct. Pour les plus prudents, l’achat au nominatif (hors système bancaire et sur les livres de l’entreprise) est également une solution plus qu’intéressante.

Quand ? Evidemment sur repli. On peut également fractionner ses achats afin de lisser le prix d’achat à la baisse de sa ligne.

Enfin quelles actions ? Un indice METEX. Il s’agit de la société Métabolic Explorer. Je ne vous dis pas d’en acheter bien que je sois actionnaire long terme de cette entreprise à titre personnel. Je vous donne ce titre en exemple puisque METEX possède plus de 400 brevets pour pallier l’absence de pétrole notamment dans ses dérivés. METEX c’est de la chimie « verte ». Parfait pour aborder sereinement l’ère de la rareté avec des produits de remplacement compétitifs.

Je regarde également le dossier Agrogénération, le plus gros « agriculteur » français coté à la bourse de Paris, mais pour le moment, j’ai des réticences sur ce titre dont je ne suis pas détenteur. C’est pour vous donner mon approche. Rechercher les valeurs compatibles avec une déflation et l’ère de la rareté. Ce sont celles-là qu’il faut dénicher.

5/ L’immobilier, en particulier locatif, est à fuir. Trêve hivernale des expulsions toujours en vigueur… en plein été, autant dire que les mauvais payeurs vont le rester encore un peu. Gel des loyers. Risque de chômage accru pour les locataires, rentabilité proche de zéro et augmentation des charges sans oublier de nouvelles normes d’isolation à venir qui vont coûter des fortunes en ravalement… bref, fuyez temps que vous pouvez. Pour ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent pas sortir de leurs opérations locatives, pensez aux assurances sur les loyers impayés. C’est incontournable vu la situation.

6/ Un bémol pour l’immobilier d’usage. On vit dans sa résidence principale, pas dans ses lingots d’or et encore moins dans un contrat d’assurance vie. Donc logez vous, logez vous bien, au moins vous en profiterez même si vous perdez de l’argent, vous ne perdrez pas tout contrairement à un placement financier. Attention cependant à votre endettement. Il doit être le plus réduit possible. A mon sens 50% de crédit est un maximum par les temps qui courent et cela devrait vous éviter de vous retrouver trop rapidement en negative equity c’est à dire avec un actif valant moins que le capital restant dû du crédit.

7/ Les FCPI, FCP, OPCVM, SIVAC et autres sigles barbares sont à fuir.

8/ Les devises étrangères. Elles peuvent être une source de diversification dans le cas d’une explosion de l’euro. A terme. Nénamoins, toutes les monnaies vont rejoindre leur valeur intrinsèque : 0.

Bon, en gros vous l’aurez compris, il n’y a pas grand chose à faire, mais quand même. Avoir suffisamment d’or, une maison, un grand terrain, le moins de cash possible et se défaire de l’immobilier locatif. Restez cash et assurez ce cash avec 30 à 50% d’or. Voilà la meilleure façon de passer la crise qui arrive. Au pire de la tempête, il faudra savoir profiter des soldes et se positionner sur de très belles valeurs cotées qui ne vaudront plus grand chose. Ce moment ce sera entre 1500 et 1800 points. A ces niveaux pour le long terme vous ne ferez aucune erreur.

9/ Le vin. Excellent placement. Lorsque vous aurez tout perdu vous pourrez chercher du réconfort dans la boisson. Et puis n’oubliez pas, c’est le seul placement qui restera toujours liquide !!!

Mon dernier conseil faites vous plaisir tant que vous pouvez!

Allez, je vous laisse, j’ai rendez-vous pour aller voir un beau voilier. Ma femme va hurler, mais moi, je rêve d’un bateau depuis que je suis gosse, et je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les actifs baissent. D’ailleurs, un bateau, ça ne vaut plus rien en occasion, mais alors c’est incroyable… j’ai découvert ça l’année dernière. Une voiture, ça vaut encore des sous, mais alors les bateaux, on vous les donnerait presque. Donc je vais me faire plaisir. Je vais acheter mon bateau, et comme j’ai analysé la situation, je prends un voilier, comme ça si les prix de l’essence augmentent, je mets les voiles !

C’est ma dernière suggestion. Imaginez que demain votre argent perde toute sa valeur et que vous perdiez toutes vos économies… qu’est-ce que vous regretteriez de ne pas avoir acheté ?

En ce qui me concerne, ma réponse est simple. Mon petit voilier, pour emmener ma femme et mes enfants sur l’eau, contempler le ciel, la mer et le soleil, les mouettes et les huitres, bref, vivre… tout ce qui est pris n’est plus à prendre !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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