Pourquoi il n’y aura pas de récession cette année (officiellement)

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Par Charles Sannat Modifié le 28 juin 2019 à 9h39
Crise Subprimes Bourse Recession Marches
@shutter - © Economie Matin

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

J’entends partout, que la future crise sera pire que celle de 2008, il parait même 30 fois pire très précisément… remarquez 28 fois pire ce serait déjà assez pire que pire vu comment celle de 2008 était pire…

En réalité je crois qu’il n’y aura pas de récession ni en 2019 ni sans doute en 2020… de récession officielle j’entends.

Vous connaissez mon point de vue, je l’avais expliqué dans cet article ici, où j’expliquais rapidement et brièvement que si nous prenions en compte les dettes nécessaires à la création de croissance, ainsi que l’inflation (pas toujours comptabilisée comme il se devrait), presque la totalité des pays développés étaient en réalité en récession.

Ne pas confondre récession brute et récession « nette » !

Je peux donc vous affirmer sans sourciller à quelques jours d’intervalle que nous sommes en récession et que personne ne vous le dit et en même temps, sans qu’il n’y ait aucun paradoxe à cela vous affirmer le plus naturellement du monde, qu’il n’y aura vraisemblablement pas de récession en 2019 et sans doute pas non plus en 2020.

Ne vous étouffez pas (de chaud) et partageons ici le raisonnement que je soumets à votre sagacité.

Il y a bien deux façons de regarder la croissance (positive ou négative !!).

Soit on se contente des chiffres bruts, ce que font tous les gouvernements de la planète qui lorsqu’ils annoncent 3% de croissance sont très fiers d’eux et oublient de dire qu’ils on fait dans le même temps 5% de nouvelles dettes sur le même PIB.

Soit on prend le net et l’on soustrait à la croissance les dettes nécessaires à cette croissance. C’est ce que j’ai fait dans l’article que je cite plus haut.

En fait il n’y aura pas de récession en « brut » et la fausse croissance devrait se poursuivre.

Pourquoi ? A votre avis ?

La bonne question : qui crée les récessions ?

Et la réponse est très simple… c’est la FED en particulier et les banques centrales en général quand elles décident de monter les taux directeurs et de faire « exploser » les bulles pour « ralentir » l’économie et au passage permettre aux petits copains prévenus à l’avance de se servir.

J’en ai parlé précisément dans cet article où je démontre graphique à l’appui la corrélation évident et indéniable entre les augmentations de taux décidées et… les crises qui surviennent quelques mois après.

C’est pour cette raison que le krach boursier que nous avons connu au dernier trimestre 2018 était si « facile » à prévoir. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, en montant les taux la FED allait déclencher une crise monumentale effectivement au moins 30 millions de fois pire que celle de 2008 !! Et Trump le président américain à qui l’on peut reprocher tout ce que l’on veut sauf de ne pas savoir faire de l’argent et gagner sa vie, était du même avis pensant que la FED (et le disant) était totalement folle de monter ses taux alors qu’il n’y avait aucune inflation (officiellement) nécessitant une hausse des taux…

Bref, chemin faisant, la FED est rentrée dans le rang sous la pression des marchés obligataires qui menaçaient d’exploser, et la banque centrale américaine est passée en moins de 6 mois d’un discours où elle disait qu’elle allait encore augmenter ses taux 2 ou 3 fois avant la fin de l’année, à finalement… on va les baisser, avant de se raviser et de préciser … « si c’est vraiment nécessaire »…

Conclusion ? Pas de récession (officielle) !

Ma conclusion est assez simple. Partant du principe que la FED ne montera plus les taux, la FED ne va pas créer les conditions d’un effondrement volontaire de l’économie (ce qui n’est pas une trop mauvaise idée). Si la FED ne baisse pas immédiatement ses taux et si cela entraîne quelques flottement sur les marchés sans trop de direction, il n’y aura pas de récession.

La FED est en position pour baisser ses taux surtout si des facteurs récessifs importants se matérialisaient du genre:

  • explosion de l’euro
  • guerre avec l’Iran
  • guerre commerciale terrible.

Dans de tels cas, la croissance brute risque de baisser, mais il n’y a pas de facteurs de récession suffisants pour mettre en négatif la croissance brute.

Dans les faits et dans la réalité, nous savons tous compris (enfin ceux qui le veulent) que tout ceci est une totale fiction économique. Il n’y a évidemment pas de croissance nette, à part une énorme croissance des…dettes !

A courts termes et hors guerre apocalyptique, il n’y a pas de raisons objectives à une dégradation substantielle de notre environnement économique.

Surveillez donc les banques centrales. Si elles alimentent le système le système croit (même si c’est moins vite que les dettes) si elles n’alimentent plus alors le système s’effondre. Elles sont condamnées à l’alimenter. Profitez bien de ce répit supplémentaire pour avoir une bonne allocation d’actifs et n’y voyez pas une bonne nouvelle, car ce n’est pas une bonne nouvelle!!

ce n’est pas une bonne nouvelle parce que les autorités monétaires en refusant de déclencher une récession, reportent le problème sur la valeur de la monnaie avec une telle quantité de création monétaire que cela va détruire la valeur de la monnaie et c’est la toute la démonstration que je partage avec vous dans mon dossier spécial « Or, perspectives 2019 et au-delà ». Je vous dit également comment en acheter et comment vous pouvez vous y prendre. Ce dossier est réservé à tous les abonnés à ma Lettre STRATEGIES. Tous les renseignements ici.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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